De l’optimisme à l’heure
Dans le cadre de la Semaine de l’optimisme et des Entreprenariales, les partenaires du Club de l’Eco ont abordé la question du management par l’optimisme. Une bouffée d’air frais
Oui, à la machine à café, il y a ceux qui disent « bonne journée » et ceux qui disent « bon courage ». Depuis LaoTseu, la pensée positive a fait ses preuves dans toutes les civilisations. Mais la France était sans doute en RTT le jour de la distribution mondiale de l’optimisme. Notre pays est certainement le plus beau du monde, celui qui compte le plus d’atouts et pourtant, les Français demeurent le peuple le plus râleur. Mais peutêtre était-ce « avant » ? Désormais, l’optimisme est sur toutes les lèvres. Alors que le pays est plongé dans l’état d’urgence, se montrer optimiste passe pour le premier des actes de résistance. Naturellement, le Club de l’Eco de Nice-Matin ne le savait pas lorsqu’il a décidé de traiter (il y a près d’un an) « Du management par l’optimisme » lors de ce petitdéjeuner organisé à Nice dans le cadre de la 14e édition des Entreprenariales, au stade de l’Allianz Riviera.
Deux invités d’honneur
Pour cette occasion, l’UPE06 (Union pour l’entreprise 06) avait convié deux invités d’honneur : le conseiller en communication Thierry Saussez et Jean-Louis Fel, patron et fondateur de Vakom. Bruno Valentin, vice-président de l’UPE06 et codirigeant de Pôle Company, a d’emblée lancé le débat : « Il est prouvé que lorsqu’on développe l’optimisme dans l’entreprise, on est plus efficace. Le dirigeant d’entreprise est condamné à l’optimisme. Comment motiver ses collaborateurs ? Comment donner envie ? Comment créer du désir auprès de ses clients sans être optimiste? Quand, dans les années 80, on demandait à Steve Job son projet, il disait “Je veux changer le monde” . Ce n’était pas de la mythomanie. Juste de l’optimisme. Nous sommes persuadés que l’optimisme, cela se cultive et s’entretient. » Mais Bruno Valentin a également mis en garde contre l’optimisme béat, jugé « dangereux » avant de citer Bernanos : « L’optimiste est peut-être un imbécile heureux, mais le pessimiste est un imbécile malheureux. »
La bonne fortune
Finalement, à chacun sa définition du « management par l’optimisme ». Thierry Saussez, lui aussi, a la sienne : « Le chef d’entreprise sait que le pessimisme ne mène à rien. La différence fondamentale entre les optimistes et les pessimistes, c’est qu’ils n’ont pas le même rapport à l’espace et au temps. Face à une épreuve, le pessimiste dira toujours “C’est foutu, il n’y a rien à faire.” L’optimiste dira “Si cela ne marche pas aujourd’hui, on réessaiera demain. Si cela ne passe pas de cette manière, on va en inventer une autre.” Il y en a un qui ne produit plus rien et l’autre qui, au contraire, passe sa vie à libérer de l’énergie. Car la chance, cela n’existe pas. Ce qui compte, c’est le rythme. Ceux qui ont prétendument de la chance, ce sont ceux qui libèrent le plus d’énergie et qui prennent plus d’initiatives. Ils vont à la recherche de ce que Machiavel appelait “La bonne fortune” et donc, ils trouvent plus facilement l’âme soeur, le job ou la négociation du contrat. » Après l’avoir créé à Paris, il y a deux ans, Thierry Saussez va déployer le Printemps de l’optimisme à Nice, en 2016. « Ce sera le 21 mai et nous porterons cette idée pour participer à la mobilisation collective des énergies positives. » Et d’ajouter : « 70 % des Français se disent heureux personnellement mais les mêmes constituent 70 % du peuple le plus pessimiste du monde. » Thierry Saussez n’a pas éludé pour autant le terrible climat actuel en France : « Face à la barbarie, la démocratie n’a pas seulement besoin d’être défendue, elle a besoin d’être vivifiée. Et qu’est-ce qui la vivifie ? C’est la somme des engagements individuels à quel que niveau que ce soit ! Créer des activités économiques, des associations des quartiers, s’engager… C’est tout cela qui fera une société plus forte et plus unie. »