Nice-Matin (Menton)

De l’optimisme à l’heure

Dans le cadre de la Semaine de l’optimisme et des Entreprena­riales, les partenaire­s du Club de l’Eco ont abordé la question du management par l’optimisme. Une bouffée d’air frais

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE COURTOIS

Oui, à la machine à café, il y a ceux qui disent « bonne journée » et ceux qui disent « bon courage ». Depuis LaoTseu, la pensée positive a fait ses preuves dans toutes les civilisati­ons. Mais la France était sans doute en RTT le jour de la distributi­on mondiale de l’optimisme. Notre pays est certaineme­nt le plus beau du monde, celui qui compte le plus d’atouts et pourtant, les Français demeurent le peuple le plus râleur. Mais peutêtre était-ce « avant » ? Désormais, l’optimisme est sur toutes les lèvres. Alors que le pays est plongé dans l’état d’urgence, se montrer optimiste passe pour le premier des actes de résistance. Naturellem­ent, le Club de l’Eco de Nice-Matin ne le savait pas lorsqu’il a décidé de traiter (il y a près d’un an) « Du management par l’optimisme » lors de ce petitdéjeu­ner organisé à Nice dans le cadre de la 14e édition des Entreprena­riales, au stade de l’Allianz Riviera.

Deux invités d’honneur

Pour cette occasion, l’UPE06 (Union pour l’entreprise 06) avait convié deux invités d’honneur : le conseiller en communicat­ion Thierry Saussez et Jean-Louis Fel, patron et fondateur de Vakom. Bruno Valentin, vice-président de l’UPE06 et codirigean­t de Pôle Company, a d’emblée lancé le débat : « Il est prouvé que lorsqu’on développe l’optimisme dans l’entreprise, on est plus efficace. Le dirigeant d’entreprise est condamné à l’optimisme. Comment motiver ses collaborat­eurs ? Comment donner envie ? Comment créer du désir auprès de ses clients sans être optimiste? Quand, dans les années 80, on demandait à Steve Job son projet, il disait “Je veux changer le monde” . Ce n’était pas de la mythomanie. Juste de l’optimisme. Nous sommes persuadés que l’optimisme, cela se cultive et s’entretient. » Mais Bruno Valentin a également mis en garde contre l’optimisme béat, jugé « dangereux » avant de citer Bernanos : « L’optimiste est peut-être un imbécile heureux, mais le pessimiste est un imbécile malheureux. »

La bonne fortune

Finalement, à chacun sa définition du « management par l’optimisme ». Thierry Saussez, lui aussi, a la sienne : « Le chef d’entreprise sait que le pessimisme ne mène à rien. La différence fondamenta­le entre les optimistes et les pessimiste­s, c’est qu’ils n’ont pas le même rapport à l’espace et au temps. Face à une épreuve, le pessimiste dira toujours “C’est foutu, il n’y a rien à faire.” L’optimiste dira “Si cela ne marche pas aujourd’hui, on réessaiera demain. Si cela ne passe pas de cette manière, on va en inventer une autre.” Il y en a un qui ne produit plus rien et l’autre qui, au contraire, passe sa vie à libérer de l’énergie. Car la chance, cela n’existe pas. Ce qui compte, c’est le rythme. Ceux qui ont prétendume­nt de la chance, ce sont ceux qui libèrent le plus d’énergie et qui prennent plus d’initiative­s. Ils vont à la recherche de ce que Machiavel appelait “La bonne fortune” et donc, ils trouvent plus facilement l’âme soeur, le job ou la négociatio­n du contrat. » Après l’avoir créé à Paris, il y a deux ans, Thierry Saussez va déployer le Printemps de l’optimisme à Nice, en 2016. « Ce sera le 21 mai et nous porterons cette idée pour participer à la mobilisati­on collective des énergies positives. » Et d’ajouter : « 70 % des Français se disent heureux personnell­ement mais les mêmes constituen­t 70 % du peuple le plus pessimiste du monde. » Thierry Saussez n’a pas éludé pour autant le terrible climat actuel en France : « Face à la barbarie, la démocratie n’a pas seulement besoin d’être défendue, elle a besoin d’être vivifiée. Et qu’est-ce qui la vivifie ? C’est la somme des engagement­s individuel­s à quel que niveau que ce soit ! Créer des activités économique­s, des associatio­ns des quartiers, s’engager… C’est tout cela qui fera une société plus forte et plus unie. »

 ??  ?? De gauche à droite : Thierry Saussez, conseiller en communicat­ion, Bruno Valentin, vice-président de la chambre de commerce et d’industrie Nice Côte d’Azur, Yvon Grosso, président de l’UPE, et Jean-Louis Fel, président de Vakom. (Photos Jean-François...
De gauche à droite : Thierry Saussez, conseiller en communicat­ion, Bruno Valentin, vice-président de la chambre de commerce et d’industrie Nice Côte d’Azur, Yvon Grosso, président de l’UPE, et Jean-Louis Fel, président de Vakom. (Photos Jean-François...

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