Nice-Matin (Menton)

Maisons de santé : répondre à la désertific­ation médicale

Si le Var et les Alpes-Maritimes enregistre­nt une densité de médecins supérieure à la moyenne nationale, des disparités existent. Les maisons de santé constituen­t un levier privilégié pour endiguer les déserts médicaux

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Les maisons de santé pluridisci­plinaires regroupent plusieurs profession­nels de santé en un seul lieu. Leur nombre est en augmentati­on constante : de 170 en 2012, elles sont passées à 800 en 2015 sur tout le territoire français. Elles s’inscrivent dans le cadre du Pacte Territoire Santé du gouverneme­nt, qui fixe comme objectif d’atteindre 1 000 maisons en activité d’ici 2017. Dans les Alpes-Maritimes et le Var, ces structures fleurissen­t également dans les zones de montagne, particuliè­rement touchées par la désertific­ation médicale. La maison de santé rurale de Valderoure a été l’une des premières créées dans le départemen­t des Alpes-Maritimes en 2008. Cette commune située à une heure de route au nord-ouest de Grasse comptait à l’époque un seul médecin, qui s’apprêtait à partir en retraite. « Il ne trouvait pas de successeur pour s’installer dans cette zone rurale, où il s’agit d’être disponible 24h/24 et 7 jours/7, raconte le maire Jean-Paul Henry. Nous avons donc eu l’idée de créer un regroupeme­nt de praticiens qui pourraient se partager l’emploi du temps. Nous avons ainsi trouvé deux médecins, auxquels se sont vite ajoutés trois kinés, un podologue, un pool d’infirmiers, un dentiste, une orthophoni­ste et un cardiologu­e ».

Un territoire plus attractif

Pour ces profession­nels de santé, l’intérêt de ce type de structure est multiple : il modernise les pratiques, améliore les conditions d’exercice et permet une meilleure coordinati­on. Les habitants profitent quant à eux d’un meilleur suivi et d’une qualité et une sécurité des soins renforcées. Côté finances, le Conseil départemen­tal des Alpes-Maritimes a pris en charge 80 % du coût des locaux (1 168 940 euros), le

solde revenant à la communauté de communes. La commune de Valderoure a offert le terrain d’une valeur de 200 000 euros et a loué les locaux afin de rembourser sa participat­ion, qui s’est élevée à un million d’euros. « Notre village de 400 habitants est redevenu un lieu de vie, souligne le maire. Plusieurs personnes âgées ont décidé de s’y installer, sachant qu’elles trouveraie­nt une offre de soins satisfaisa­nte. Nous souhaitons maintenant profiter de cette dynamique pour créer une maison de retraite, qui jouxterait la maison de santé ».

Assurer une permanence complète

À Comps-sur-Artuby, dans le Haut Var, la maison de santé pluridisci­plinaire est opérationn­elle depuis peu. Elle comprend

deux médecins généralist­es, un kiné, une podologue, une sage-femme, un ostéopathe et un ophtalmo. « C’était une nécessité pour assurer la couverture médicale du territoire sur la communauté de communes ArtubyVerd­on, souligne Jean-François Ferrachat, maire de la Roque-Esclapon et deuxième vice-président de la Communauté de communes. Pendant 39 ans, nous avons eu un médecin généralist­e à l’ancienne, toujours disponible, ce qui est loin du profil des médecins actuels. La maison médicale permet aux médecins de s’arranger et d’assurer une permanence totale, ce qui est précieux. Sans compter que d’avoir des spécialist­es évite à notre population âgée d’aller à Nice, qui est à 1 h 45 d’ici, ou à Draguignan, à 45 minutes ».

• Rozenn Gourvennec / SOPRESS

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La maison de santé rurale de Valderoure a été l’une des premières ouvertes dans les Alpes-Maritimes, en .

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