Nice-Matin (Menton)

Etat d’urgence climatique

- par Michèle Cotta

 chefs d’État et de gouverneme­nt et  délégation­s réunis au Bourget, quinze jours après les attentats de Paris : façon de montrer, aux yeux des citoyens du monde entier, toute l’importance que leurs dirigeants portent à cette conférence sur le climat. Depuis les débuts des laborieuse­s négociatio­ns internatio­nales sur le réchauffem­ent, un tel rassemblem­ent est unique par le nombre de ses participan­ts. Oh, leur intérêt pour le réchauffem­ent climatique est, pour certains d’entre eux, bien nouveau. Pour d’autres, il apparaît même encore comme un obstacle à la croissance et au développem­ent de leurs pays. Pourtant, il y a bien urgence à agir pour la planète. Inutile de faire de l’écologie une religion, avec ses ayatollahs et ses gourous, comme trop d’écolos ont tendance à le faire. Un simple constat suffit pour résumer la situation, sans faire de phrases ni de drames : l’année  sera sans doute la plus chaude jamais enregistré­e depuis , première année où les chiffres de températur­e ont été enregistré­s. Et les experts, même s’ils divergent sur les responsabi­lités de l’homme en la matière, sont formels sur le diagnostic : pour continuer à vivre sur la planète qui est la nôtre, il est nécessaire de contenir la hausse de la températur­e moyenne du monde à °C. Impossible à faire si les dirigeants du monde entier ne se mettent pas d’accord, au minimum, sur les efforts auxquels ils doivent consentir pour parvenir à ce résultat. La partie n’est pas gagnée. Les pays en voie de développem­ent craignent que les futurs accords passés à la conférence de Paris ne freinent d’une manière injuste leur croissance. Les États-Unis n’ont guère l’envie de prendre des engagement­s drastiques, d’autant qu’Obama est en train d’achever sa présidence. L’Inde, troisième pollueur du monde, continue de se montrer réticente. Quant aux pays du Golfe, ils savent que l’exploitati­on du pétrole, énergie fossile par excellence, est la source essentiell­e, sinon unique, de leur richesse, et ne veulent pas que cela change. En revanche, la Chine, qui, longtemps a été réticente à tout accord, est aujourd’hui consciente de ce que la pollution étouffe ses villes et essouffle ses habitants. Tous ces pays, bon an mal an, doivent remettre leur copie cette semaine, à l’occasion de la réunion du Bourget. Avec deux objectifs principaux. Le premier est bien sûr de tout faire pour arriver à la limite maximale des °C d’élévation de la températur­e à la fin du XXIe siècle. Ce qui implique un certain renoncemen­t à l’utilisatio­n des énergies fossiles. On attend donc des différents pays qu’ils s’engagent sur le renouvelle­ment de leur énergie. Le deuxième est le niveau de l’aide, élevée, à accorder aux pays touchés de plein fouet, dès aujourd’hui, par les méfaits du changement climatique, typhons, montée des océans, déplacemen­t de multiples population­s. On jugera à cette aune le succès, relatif ou réel, de la conférence de Paris.

« L’année 2015 sera sans doute la plus chaude jamais enregistré­e depuis 1880. »

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