Etat d’urgence climatique
chefs d’État et de gouvernement et délégations réunis au Bourget, quinze jours après les attentats de Paris : façon de montrer, aux yeux des citoyens du monde entier, toute l’importance que leurs dirigeants portent à cette conférence sur le climat. Depuis les débuts des laborieuses négociations internationales sur le réchauffement, un tel rassemblement est unique par le nombre de ses participants. Oh, leur intérêt pour le réchauffement climatique est, pour certains d’entre eux, bien nouveau. Pour d’autres, il apparaît même encore comme un obstacle à la croissance et au développement de leurs pays. Pourtant, il y a bien urgence à agir pour la planète. Inutile de faire de l’écologie une religion, avec ses ayatollahs et ses gourous, comme trop d’écolos ont tendance à le faire. Un simple constat suffit pour résumer la situation, sans faire de phrases ni de drames : l’année sera sans doute la plus chaude jamais enregistrée depuis , première année où les chiffres de température ont été enregistrés. Et les experts, même s’ils divergent sur les responsabilités de l’homme en la matière, sont formels sur le diagnostic : pour continuer à vivre sur la planète qui est la nôtre, il est nécessaire de contenir la hausse de la température moyenne du monde à °C. Impossible à faire si les dirigeants du monde entier ne se mettent pas d’accord, au minimum, sur les efforts auxquels ils doivent consentir pour parvenir à ce résultat. La partie n’est pas gagnée. Les pays en voie de développement craignent que les futurs accords passés à la conférence de Paris ne freinent d’une manière injuste leur croissance. Les États-Unis n’ont guère l’envie de prendre des engagements drastiques, d’autant qu’Obama est en train d’achever sa présidence. L’Inde, troisième pollueur du monde, continue de se montrer réticente. Quant aux pays du Golfe, ils savent que l’exploitation du pétrole, énergie fossile par excellence, est la source essentielle, sinon unique, de leur richesse, et ne veulent pas que cela change. En revanche, la Chine, qui, longtemps a été réticente à tout accord, est aujourd’hui consciente de ce que la pollution étouffe ses villes et essouffle ses habitants. Tous ces pays, bon an mal an, doivent remettre leur copie cette semaine, à l’occasion de la réunion du Bourget. Avec deux objectifs principaux. Le premier est bien sûr de tout faire pour arriver à la limite maximale des °C d’élévation de la température à la fin du XXIe siècle. Ce qui implique un certain renoncement à l’utilisation des énergies fossiles. On attend donc des différents pays qu’ils s’engagent sur le renouvellement de leur énergie. Le deuxième est le niveau de l’aide, élevée, à accorder aux pays touchés de plein fouet, dès aujourd’hui, par les méfaits du changement climatique, typhons, montée des océans, déplacement de multiples populations. On jugera à cette aune le succès, relatif ou réel, de la conférence de Paris.
« L’année 2015 sera sans doute la plus chaude jamais enregistrée depuis 1880. »