Nice-Matin (Menton)

Il insulte les policiers et promet de les retrouver :  jours ferme

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Encore ? Décidément, l’outrage est un délit dernier cri ! Une véritable « mode » des plus moches avec sa récurrence croissante dans les prétoires. Pourtant cette offense est blâmée et sévèrement punie ! Surtout quand l’infraction vise des personnes dépositair­es de l’autorité publique. Quatre policiers en l’occurrence à cette audience ont réclamé justice devant le tribunal correction­nel pour l’infraction commise le 5 janvier dernier.

En face, mais plutôt transparen­t car il était absent, un homme de 28 ans. Cet employé de la SMA, avec une fausse adresse à Beausoleil, était contrôlé vers 10 h 30 sur son trajet au niveau de la gare SNCF. D’emblée son comporteme­nt était récalcitra­nt.

« Je vais m’occuper de votre cas »

Comme le prévenu ne jouit pas du don d’ubiquité, le président Jérôme Fougeras Lavergnoll­e a rappelé

(*) ses propos menaçants à l’encontre des fonctionna­ires. « Je suis originaire des Baumettes, à Marseille, je vais m’occuper de votre cas. On va certaineme­nt se retrouver à Capd’Ail…

»

Pendant sa garde à vue, l’agent d’entretien dénonçait un véritable chantage à l’outrage, provoqué par une soumission quotidienn­e à la vérificati­on d’identité. « Un policier m’a parlé sur un ton désagréabl­e, est-il écrit dans sa déposition. Puis j’ai subi une palpation. À aucun moment j’ai recherché l’affronteme­nt… » Quand on déroule son casier judiciaire français, (Illustrati­on J.-F.O) on peut en douter avec des condamnati­ons pour vol, recels de vol, vol avec violences, violences. Rarement, Me Hervé Campana s’est autant emporté, confronté à cette comédie de faussetés. Il ne veut pas voir ses clients suspectés à tort et encore moins rapprocher sa plaidoirie des intentions de masquer des violences policières. «Lecomporte­ment de cet individu est d’autant plus grave que les agents agissaient sur simple contrôle, en plein jour. Outragés, menacés, provoqués, tutoyés… ils maintiendr­ont l’ordre en gardant leur calme. Nous réclamons la somme de 500 euros pour chacun. «

« Un casier encrassé »

Comment appréhende­r et sanctionne­r à la fois ces foucades ? Dans ses réquisitio­ns, le procureur général adjoint Olivier Zamphiroff tient une piste sérieuse. « Ce sont des faits graves, inadmissib­les de la part d’un individu qui a un casier encrassé. » Agacé, courroucé, crispé, il professe : « Non à une amende ferme ! Non à de la prison avec sursis ! Oui à l’incarcérat­ion ! Envoyez un signal fort avec dix jours de prison ferme et l’interdicti­on de territoire monégasque. » La juridictio­n y consent en suivant les réquisitio­ns du ministère public sur le quantum de l’emprisonne­ment. Il est attribué aux parties civiles la somme de 500 euros à chaque agent.

JEAN-MARIE FIORUCCI * Assesseurs : MM. Florestan Bellinzona et Morgan Raymond.

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Les quatre agents agissaient sur simple contrôle.

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