Le vote à contrecoeur d’un nouvel accord avec la Caf
Réunis jeudi, les élus de la Communauté de la Riviera française s’inquiètent d’une mesure qui conduira la Caisse d’allocations familiale (Caf) à verser ses subventions directement à l’agglo
Rarement les élus de la Communauté de la Riviera française (Carf) avaient autant voté une délibération à reculons. C’est que derrière la « simple » signature d’un nouvel accord avec la Caisse d’allocations familiales (Caf) se cache d’après eux une manoeuvre politique « vicieuse ». En apparence, le deuxième point à l’ordre du jour n’avait pourtant rien d’inquiétant. « Il s’agit d’autoriser le président à signer la convention territoriale globale proposée par le Caf des Alpes-Maritimes, introduit Solange Bernard, l’élue roquebrunoise rapporteur du dossier. Cette démarche stratégique partenariale a pour objectif d’élaborer un projet de territoire pour le maintien et le développement des services aux familles, et la mise en place de toute action favorable aux allocataires de la Caf. »
Pot de terre…
Mais aussitôt la délibération présentée, le patron de l’agglo, JeanClaude Guibal, propose un décryptage. « Il y a là un exemple de démarche détournée pour accroître les compétences des intercommunalités au détriment des communes » ,résume-t-il. Indiquant que la convention a pour principal objet de verser directement les subventions de la Caf – qui concernent la petite enfance, la jeunesse, la parentalité, l’accès au droit, le logement – à la communauté de la Riviera française, dans l’idée que celle-ci se charge ensuite de redistribuer l’argent entre les communes.
« À Beausoleil, nous avons déjà une convention d’objectif avec la Caf. Vat-elle être globalisée, disparaître, continuer ? », interroge Alain Ducruet. À qui l’on répond que les centres communaux d’action sociale (CCAS) de pratiquement toutes les villes et villages fonctionnaient ainsi jusqu’alors. Mais que l’interlocuteur deviendra désormais la seule Carf.
« C’est un peu dommage, les communes sont très différentes en population avec des problèmes très différents », rétorque l’adjoint beausoleillois. Jean-Claude Guibal opine. « J’y suis aussi hostile. Il n’y a que les communes qui connaissent leur population. »
La parole est au maire de Roquebrune, Patrick Cesari. Qui n’hésite pas à évoquer une « forme de chantage ». « On pourrait refuser cet accord mais on risque en retour de perdre les aides que nous donne régulièrement la Caf. Nous nous sommes tous dits qu’on ne devait pas mettre le doigt dans l’engrenage mais ce sont des recettes sur lesquelles nous comptons pour mener nos actions », poursuit-il, résigné. Conscient que par souci d’écoute des besoins de chacun, il faudra en revanche créer une équipe qui débattra collégialement avec la Carf. Pourquoi pas un regroupement de membres des divers CCAS.
Alain Ducruet revient à la charge. « Pourquoi tous les maires de France ne se rebellent-ils pas ? », martèle-til. « Nos premiers contacts avec la Caf étaient tellement courtois qu’ils en devenaient suspects, embraie JeanClaude Guibal. Il s’agit vraisemblablement