Les commerçants rouvrent déterminés et optimistes
De nouveaux autorisés à accueillir du public depuis aujourd’hui, les professionnels de la vente veulent se donner tous les moyens pour attirer les clients. Douze jours de promotions sont prévus
Nettoyage, rangement des articles, mise en place de protections sanitaires, fixation d’un macaron indiquant le nombre de personnes autorisées à entrer, embellissement des vitrines… Depuis quelques jours, jusque tard en soirée, les commerçants de Menton se sont affairés en vue de leur réouverture prévue aujourd’hui. Tout devait être parfait pour accueillir de nouveau les clients dans des conditions presque normales. Même si plusieurs d’entre eux reconnaissent que la grande nouveauté du 2e confinement – le click and collect – leur a permis de survivre. « Nous sommes tous très contents de rouvrir, même s’il y a beaucoup de contraintes – plus que lors du premier déconfinement », souligne Marc Jasset, responsable de l’association des commerçants Menton Sourire. Soucieux de redonner de la vie dans les rues, de rendre le sourire aux simples passants, aux commerçants comme aux clients.
Concurrencer Internet
« Nous allons faire notre maximum pour contribuer à la réussite des fêtes de fin d’année », poursuit-il. Et cette volonté affirmée passera par un autre défi : montrer aux consommateurs qu’il y a une alternative à l’achat par internet. Pour les en convaincre en misant sur l’argument du portefeuille, une soixantaine des commerces adhérents à l’association proposera des promotions dès la semaine prochaine – du 1er au 12 décembre. Dans le cadre d’une opération humoristiquement intitulée Black shopping mentonnais. « Avec, à la clé, le professionnalisme, les conseils, la possibilité de voir ou d’essayer l’article, des choses qu’on ne peut avoir sur la toile », détaille Marc Jasset.
Les commerçants de Menton Sourire vont même plus loin. Pour encourager les clients qui passeront le pas de leur porte, deux voyages (pour deux) seront mis en jeu. En partenariat avec la Ville de Menton, la CCI, la plateforme Initative, Radio fréquence Méditerranée et
Salaün holidays. Les agences n’ayant pas de visibilité immédiate, les destinations ne sont pas encore connues. Mais les montants, oui : l’un avoisinera les 700 euros, l’autre les 800€.
« Cette opération nous tient vraiment à coeur, nous avons envie de faire plaisir à nos clients, et c’est une manière de les remercier d’avoir été fidèles. Ils sont venus même si pendant des semaines on vendait sur une table devant nos boutiques », souligne le porte-parole. (Photo Cyril Dodergny) Précisant que les plateformes proposées par la mairie, Initiative, Menton sourire et la CCI – permettant d’identifier les commerces ouverts en click and collect – ont beaucoup aidé.
L’état d’esprit des professionnels de la vente ? « On est plein d’espoir. La réouverture est vitale pour nous. Nos magasins sont pleins, les stocks sont là, les nouvelles collections commandées il y a 8-10 mois arrivent. Décembre représente 30 % du chiffre d’affaires habituel pour les activités touchées par l’industrie du cadeau. Il faut à tout prix sauver ce mois. Aussi, beaucoup d’entre nous seront ouverts nonstop – dimanche compris », explique Marc Jasset. Avant d’assurer que la clientèle aussi attendait la réouverture de pied ferme. « Certains m’ont demandé de bloquer un article jusqu’à ce samedi pour comparer avec d’autres qu’ils n’ont pas pu voir en vitrine, pour comparer et faire leur choix », donne-t-il pour exemple. Reconnaissant envers ceux qui ont soutenu la profession, ne serait-ce que par de petits mots gentils.
Indispensable solidarité
« Pendant le confinement, nous avons fait jouer la carte de la solidarité entre nous. En partageant des posts sur nos réseaux sociaux respectifs, le nombre de vues a explosé. Au point que nous avons réussi à faire des ventes grâce à des photos Facebook. »
Cette solidarité, Marc Jasset et les membres de Menton sourire veulent désormais la faire vivre à l’égard des commerces dont l’activité est encore au point mort. Les restaurants, auxquels tous s’attachent à commander des plats à emporter. Les agences de voyages, société de ventes saisonnières, hôtels… «Nous sommes en train de travailler sur un projet pour leur apporter une bouffée d’oxygène. » L’idée étant, une fois encore, de se serrer les coudes pour inciter de potentiels futurs clients. Pour redresser la barre tous ensemble.
ALICE ROUSSELOT