Veolia s’engage dans la reconstruction de la Roya
Comment reconstruire la vallée de la Roya et relancer l’activité économique et le tourisme. Trois sujets abordés hier à Breil, lors d’une réunion organisée par Veolia et la Carf
Il ne faut pas nous oublier » . Les maires de la vallée de la Roya ont clairement fait passer le message. Ils étaient réunis, hier après-midi, avec Antoine Frérot, p.d-g. de Veolia ; Xavier Pelletier, préfet à la reconstruction ; Charles-Ange Ginésy, président du département ; Bernard Gonzalez, préfet des AlpesMaritimes ; et Jean-Claude Guibal, président de la Communauté d’agglomération de la Riviera française (Carf) et maire de Menton, à Breil. Tous étaient venus constater, par eux-mêmes, les dégâts causés par la tempête Alex.
Un milliard d’euros de travaux
« Nous avons eu du soutien et nous allons en avoir à nouveau besoin, car nous entrons dans une phase de reconstruction », introduit Sébastien Olharan, maire de Breil, en estimant des travaux à un milliard d’euros. « Entre les contraintes techniques, les cours d’eau à assainir et la reconstruction des équipements municipaux, rien que sur Breil, on a besoin de 20 millions d’euros », ajoute-t-il. Des travaux importants et des habitants qui restent dans le flou sur les reconstructions. « Il faut donner des échéances à court, moyen et long terme aux citoyens », achève Sébastien Olharan, rejoint par Jean-Claude Guibal. « Il faut des satisfactions concrètes parce que la reconstruction va être longue. Nous serons exigeants, pour ne pas reproduire ce que la catastrophe a effacé. Ce peut être un renouveau pour la Roya », souffle-t-il. C’est bien pour ça qu’Antoine Frérot a souhaité organiser cette réunion, pour que Veolia mette ses compétences au service de la vallée. « À Menton, par exemple, les agents du service des déchets ont organisé une collecte. D’autres ont souhaité venir aider sur un jour de congé. Pour ceux-là, Veolia leur offre un deuxième jour – payé – pour qu’ils puissent venir se rendre utile », explique le p.d.-g.
Ne pas louper la saison estivale
Une entreprise engagée qui, outre des compétences techniques, souhaite aider à intégrer une dimension écologique et durable, dans la reconstruction de la vallée. « C’est un moment important », souligne Charles-Ange Ginésy, « qu’une entreprise nationale veuille nous aider, vienne de Paris pour voir la réalité du terrain ». Engagé depuis 2017 dans un green deal, le Département des Alpes-Maritimes est donc tout à fait enclin à intégrer de l’énergie verte et solaire, dans le processus de reconstruction de la vallée.
Et le tourisme sera un élément fort de la relance économique. « Nous ferons tout pour que Casterino ouvre pour la saison estivale », promet Charles-Ange Ginésy. Et Antoine Frérot d’ajouter que son entreprise fera ce qu’il faut pour aider à la remise en état des infrastructures, afin de pouvoir accueillir des touristes cet été. « Si on loupe l’été 2021, la vallée est morte, plus personne ne viendra », constate tristement Daniel Alberti, maire de La Brigue.
Des villages toujours dans l’urgence
Et avant même de penser à la saison touristique, Jean-Pierre Vassallo, maire de Tende, signale que sa commune n’a pas réglé toutes ses urgences. « On est quand même restés isolés pendant 48 heures, ce qui peut paraître fou en 2020. On a évacué l’Ehpad dans des conditions atroces, il reste un quartier sans eau potable… »
À Tende comme à Fontan et dans le Caïros, les habitants ont besoin de réponses. « J’ai une population en train de craquer, et je ne sais plus quoi lui répondre. Hier, on a découvert un monsieur qui se laissait mourir parce qu’il ne pouvait plus nourrir ses chats. Nous, nous ne sommes pas encore au stade de la reconstruction », appuie le maire de Tende. Il note cependant une bouffée d’air frais avec l'arrivée de l’eau potable et l’ouverture de la piste. « Je tiens vraiment à remercier les donateurs, qui nous permettent de tenir le coup », ajoute-t-il, avant de soulever un problème imminent : l’arrivée de l'hiver. À Fontan, les pistes sont encore impraticables. Et à Tende, l’eau passe dans un tube apparent. Avec la chute des températures, cette dernière pourrait bien geler.
Reportage : Alice PATALACCI menton@nicematin.fr Photos : Sébastien BOTELLA
(Photo doc Frank Muller)
Autre différence notable, tous les mètres carrés de l’hypermarché sont désormais accessibles. Y compris les rayons non-essentiels, fermés jusqu’à hier.
SO. B.