STADE MAYOL À H (CANAL +)
Habitué des départs tonitruants et des arrivées poussives en Top 14, la Section paloise a frappé fort au mois de septembre en allant s’imposer dès l’ouverture du Top 14 à Montpellier (23-26). Mais comme souvent ces dernières saisons, les Béarnais n’ont pas réussi à surfer bien longtemps sur leur bon début de saison. Malgré d’évidentes qualités, notamment devant et en mêlée fermée, ils se présentent cet après-midi à Mayol avec un bilan peu reluisant, plombé par quatre défaites consécutives, dont deux concédées à domicile face à la Rochelle (24-35) et Toulouse (16-22), après déjà un match nul avec Lyon (29-29). C’est peu de dire que la Section a vraiment besoin de se rattraper à l’extérieur ! Et c’est justement ce qui impose la plus grande méfiance à Patrice Collazo avant ce match.
« Une équipe qui voyage bien »
Car les Palois ne font aucun mystère de leurs ambitions. « On a un impératif de points. On a aussi besoin de se rassurer. Nos derniers matchs ne sont pas mauvais, loin de là, mais nous n’arrivons pas à gagner. Nous allons donc à Toulon avec l’envie de rapporter des points. Et cela passera par un investissement total », a bien précisé le demi de mêlée, Thibault Daubagna.
RC TOULON : 1. Fresia, 2. Tolofua, 3. Setiano, 4. Etzebeth, 5. Taofifenua, 6. Ory, 7. Lakafia (c), 8. Parisse, 9. Takulua, 10. Toeava, 11. Sridi, 12. Nonu, 13. Dachary, 14. Ikpefan, 15. Pala’aua
SECTION PALOISE : 1. Fisi’hoi, 2. Rey, 3. Adriaanse, 4. Delannoy, 5. Cummins, 6. Puech (c), 7. Gunther, 8. Whitelock, 9. Daubagna, 10. Hastoy, 11. Pinto, 12. Vatubua,
13. Roudil, 14. Tuimaba, 15. Bonneval
Déjà échaudé par le comportement de son équipe en première période à Bayonne, le manager général toulonnais n’a pas manqué de relever les prestations à la hausse de la Section lorsqu’elle évolue loin de ses bases : «Il faut bien regarder cette stat’ de quatre défaites consécutives. Autant Pau a du mal à être consistant sur 80 minutes au Hameau, autant à l’extérieur, cette équipe a poussé quasiment tous ses adversaires à batailler jusqu’à la fin. C’est une équipe qui voyage bien, qui a trouvé des certitudes dans le fonctionnement de son nouveau staff. Autant j’aime qu’on se concentre sur nous-mêmes, autant sur ce que j’ai vu de Pau l’extérieur, je pense qu’il va falloir s’en méfier... »
Prendre le match à bras-le-corps
Comment vont réagir ses joueurs après leurs manquements à Bayonne. Vont-ils réussir à prendre très vite le match à bras-le-corps malgré le contexte pesant du huis clos ? Voilà aussi ce qui taraude le coach avant le coup d’envoi. Alors qu’ils avaient une occasion en or de tutoyer les sommets du classement en s’imposant sur les bords de la Nive, ses hommes ont bêtement grillé un joker. Le RCT, malgré sa 5e place actuelle ne figure qu’au 7e rang du classement britannique avec + 7 et n’a toujours que peu de marge de manoeuvre. Le capitaine toulonnais Anthony Etrillard, de retour ses terres basques, et particulièrement vexé d’avoir été ainsi bousculé, le regrette évidemment. Mais il ne compte pas en rester là. « Cette défaite nous a un peu remis les pieds sur terre. On a peut-être manqué d’humilité à Bayonne. Ce match va nous servir de leçon... », assurait le talonneur Rouge et Noir, jeudi en conférence de presse.
De son côté, Théo Dachary, qui profite des nombreuses absences pour se montrer à nouveau, était persuadé que le contexte d’un match à domicile va suffire à remobiliser parfaitement ses copains. « A Mayol, malgré le huis clos, je ne sais pas comment l’expliquer mais… À l’extérieur lors du match contre Bayonne par exemple, nous n’avons pas eu cette même motivation et cette même hargne pour arracher la victoire comme on peut le faire à Mayol. »
Manque d’humilité, d’investissement, ou problème d’intensité, quels que soient leurs maux à l’extérieur, les Toulonnais doivent maintenant grandir. Vraiment. Et passer à la vitesse supérieure,
pour commencer à Mayol. « Il est temps que l’on fasse un match consistant de la première à la dernière minute », confirme le coach dans l’attente du coup d’envoi. La Section va-t-elle payer les pots cassés ?
PHILIPPE BERSIA