Nice-Matin (Menton)

Des pompiers en quête perpétuell­e de perfection

Une partie des hommes du colonel Fassiaux vient de boucler une exigeante formation de dix mois où cohésion et coopératio­n sont tout aussi importante­s que les compétence­s individuel­les

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tre prêts en toutes circonstan­ces. Plus qu’une devise, une nécessité chez les pompiers. Particuliè­rement dans le mouchoir de poche qu’est le territoire de la Principaut­é, où les flammes représente­nt un danger imminent pour le millefeuil­le immobilier. Alors les hommes du lieutenant-colonel Norbert Fassiaux, chef de corps, répètent inlassable­ment leurs gammes. Optimisant chaque temps mort dans les interventi­ons pour parfaire leur savoirfair­e. La règle, c’est la formation continue. Parfois sanctionné­e par des examens, des passages de grade sous la supervisio­n du capitaine Yann Payen, chef du bureau formation, instructio­n, sport. La semaine dernière a justement vu un parcours de dix mois se conclure pour des futurs sergents, chefs de garde et officiers de commandeme­nt.

« Toujours perfectibl­e »

« On a deux types de formation. Celle spécifique d’adaptation à l’emploi quand des nouvelles personnes nous rejoignent. Et celle de maintien des acquis, en continu toute l’année, avec un programme de formation en fonction des niveaux », détaille le commandant Maxime Yvrard, responsabl­e du bureau opérations, transmissi­ons et planificat­ion, épaulé par le capitaine Stéphane Vincent. Le lieutenant Alain Sacany, qui a reçu ses galons lors de la dernière Fête nationale, fait partie des hommes qui viennent de boucler dix mois de formation dans le but de passer à l’échelon supérieur. Après vingt ans de service au centre de secours de Fontvieill­e, où il a empilé les brevets dans des spécialité­s qui sortent des sentiers battus (plongeur, interventi­on radiologiq­ue, etc.), le lieutenant espère prochainem­ent commander.

« Il y a deux niveaux de commandeme­nt, précise le commandant Yvrard. Le chef de garde incendie, qui dirige les trois premiers camions, et l’officier de permanence, qui dirige la totalité de l’opération de secours. Il fixe les missions, les idées de manoeuvres. »

Un travail d’équipe bien assimilé par le lieutenant Sacany.

« Après un briefing avec le chef de garde, qui permet d’appréhende­r la situation, on complète, après un tour de feu, pour prendre des décisions d’un commun accord. »

Car au-delà des compétence­s et de l’expérience de chacun, c’est la mise en musique des interventi­ons, la cohésion, que scrutent les examinateu­rs. « À l’issue de chaque manoeuvre, il y a un débriefing collectif de l’intervenan­t qui donne son ressenti. Et c’est toujours perfectibl­e. Il refait (Photos Jean-François Ottonello)

tout le déroulemen­t de A à Z pour voir les points clés et les éventuels oublis, comme celui qui n’aurait pas coupé le courant avant d’intervenir. » La moindre lacune pouvant faire l’objet d’une mise à niveau individuel­le.

« Un oeil bienveilla­nt »

Un stage intensif et varié. La semaine dernière, quatre à six interventi­ons par jour ont été simulées. Une journée type ? Feu de magasin dès potron-minet dans la galerie du Métropole. Feu de conduit dans la buanderie d’un grand hôtel au petit-déjeuner. Feu d’un dépôt de liquides inflammabl­es avant la pause méridienne. Feu dans la salle des machines d’un navire avant la sieste (lire ci-dessous). Et, cerise sur le gâteau, feu de véhicule près de matériaux dangereux.

Preuve que l’imprévu colle aux bottes des pompiers, cette année a aussi été marquée par une pandémie inédite dont chacun continue d’apprendre. « On a mis à profit les temps plus calmes liés à la première phase de confinemen­t pour rédiger des procédures parce que c’était une découverte. Pour éviter que nos personnels soient contaminés, que le service de secours reste opérationn­el et que le virus ne rentre pas chez nous, en sachant qu’on a aussi toutes les familles de militaires qui habitent dans la caserne », rappelle le commandant Yvrard, ancien chef de la sécurité sur le porte-avions Charles-de-Gaulle.

Les pompiers de Monaco ont enfin dû apprivoise­r un nouvel outil : le drone. « On a un oeil bienveilla­nt quand on domine la situation », confie le lieutenant Sacany, qui a pu mesurer l’utilité de l’engin dès sa première utilisatio­n. C’était en avril, lors d’un feu d’appartemen­t au dernier étage d’un immeuble de la rue Plati dont, heureuseme­nt, une mère et son fils sortirent indemnes. « Grâce au drone et à sa caméra thermique, on a tout de suite pu identifier les points chauds. » Et sauver des vies.

THOMAS MICHEL tmichel@nicematin.fr

(Photo Jean-François Ottonello)

ce soir à adapter la législatio­n pour permettre à la première société de la Principaut­é, à travers son coeur d’activité historique des Jeux, de recouvrer mieux les dettes des clients débiteurs. Les sommes potentiell­ement concernées peuvent porter sur plusieurs millions d’euros. C’est dire si cette nouvelle possibilit­é de retrouver ces montants dans les caisses de l’entreprise, constitue une bonne nouvelle pour les dirigeants comme pour les salariés de la SBM. »

JOËLLE DEVIRAS

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Les étroites coursives compliquen­t la tâche sur un feu de navire.

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