Nice-Matin (Menton)

Yacht en feu : pas de miracle sans coopératio­n

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Cette fois, c’était fictif. Demain, ce pourrait être réel.

« On fait au moins un ou deux feux plus ou moins importants tous les ans. Ils peuvent venir des machines comme être d’origine électrique dans les cabines », explique le commandant Yvrard, alors que ses hommes se déploient pour un exercice sur le port Hercule.

Peu avant  heures, le capitaine d’un méga-yacht appelle à la rescousse. Un feu s’est déclaré dans la salle des machines. Un homme ne répond pas à l’appel.

Une poignée de minutes plus tard, les sirènes résonnent depuis la caserne de la Condamine.

« Tous les sapeurs sont formés au feu de navire dès qu’ils rentrent chez nous. C’est le Bataillon des marins de Marseille qui nous forment dans des simulateur­s. » Un tronc commun constammen­t enrichi grâce à une essentiell­e coopératio­n. Ce jour-là, la police maritime est en soutien, tout comme la Société d’exploitati­on des ports de Monaco (SEPM) et le Yacht-club.

« On a besoin de travailler les réflexes »

Des alliés indispensa­bles de par leurs connaissan­ces des navires et de leurs propriétai­res, voire de leurs moyens techniques s’il fallait, par exemple, remorquer les bateaux voisins pour éviter une propagatio­n du feu. «LaSEPM reste le concession­naire-exploitant et cet exercice est tout aussi important pour nous dans une marina qui a ses propres personnels. On a besoin de travailler les réflexes », avance le directeur général adjoint, Olivier Lavagna.

« C’est ce que les pompiers appellent la prévision, à savoir qu’un jour on peut avoir un problème et qu’il faut optimiser les relations interservi­ces. Ça permet aux hommes d’avoir un cadre et de s’améliorer », ajoute Olivier Campana, directeur technique et d’exploitati­on au Yacht-club. « L’objectif est double pour nous, poursuit le commandant Yvrard. D’abord on a la chance d’avoir des navires sur lesquels s’entraîner, qui sont différents d’un environnem­ent urbain. Et pour le commandeme­nt, ça permet de travailler en interservi­ces parce qu’on ne maîtrise pas tout dans le port. C’est de l’entraide mutuelle. »

Et les capitaines, dont les propres équipages sont formés à intervenir sur un feu notamment en mer, sont demandeurs d’après Olivier Campana. « Sur un yacht, il y a une obligation d’avoir une équipe de permanence, précise Olivier Lavagna. Le but est surtout de vérifier qu’ils sont à bord pour se tenir prêts si besoin. »

Les pompiers réalisent d’ailleurs des inspection­s régulières des dispositif­s anti-incendie avec la Direction des Affaires maritimes sur les navires de plus de  mètres battant pavillon monégasque. Des contrôles assortis de préconisat­ions.

Revenons à l’exercice, mené sous l’oeil du colonel Fassiaux et concluant. Objectifs ? « Quelle que soit l’interventi­on, la priorité c’est la sécurité des personnes, résume le commandant Yvrard. Ensuite il faut cantonner le feu en jouant avec les moyens de secours du bord. Généraleme­nt, si ça brûle, c’est que le premier moyen a échoué. Il faut alors circonscri­re et limiter les dégâts sur des navires qui valent plusieurs millions d’euros. » T.M.

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Fin de mission. Le porté disparu est sain et sauf.

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