Alain Carbonel : « Je lui ai dit : ça, c’est fait ! »
Oui, Gabin Villière a inscrit son premier essai pour sa première cape. Mais il ne faut pas nous en vouloir, nous avons eu un petit « boum » au coeur lorsque Louis Carbonel a foulé la pelouse du Stade de France, avec le maillot frappé du coq. « Lou », l’enfant de Toulon au sang rouge et noir, qui a fait toutes ses gammes dans les équipes de jeunes du RCT, avant de devenir double champion du monde avec l’équipe de France U, a eu son baptême du feu chez « les grands ».
Certes avec une équipe remaniée, mais l’essentiel est bien là. Forcément, Alain, son papa, ancienne gloire du RCT, était devant sa télévision samedi soir. « Nous sommes heureux qu’il trouve son chemin. Ça marche bien pour lui, il vit des moments exceptionnels », confie le champion de France en et . Il poursuit : « Nous, on a eu un peu mal au ventre. Mais le plus important, c’était de le voir rentrer, qu’il vive sa première. Il avance. Qu’il continue comme ça. Il a fait beaucoup d’efforts pour y arriver. Ce matin, je lui ai envoyé un premier message pour lui dire “ça, c’est fait” avec un grand sourire. »
Un débrief père-fils
Le père et le fils ont ensuite débriefé le match face à l’Italie, hier après-midi par téléphone. « Je le laisse tranquille durant la préparation pour ne pas le perturber. Ensuite, oui on parle », précise Alain, presque gêné de trahir le secret de la conversation. « Il a vécu la préparation, l’événement... Même dans un stade vide, c’est beau. La dernière fois (face à l’Écosse), il n’était pas rentré. Il y avait peut-être un peu de frustration. Là, il savait qu’il allait jouer. Après, sur son entrée, en dix minutes c’est compliqué. Les consignes sont sur l’occupation. S’adapter en dix minutes, ce n’est pas évident. Les Italiens étaient vaillants, défendaient bien. Il y avait beaucoup de pressing sur lui, des ballons lents... On a parlé un peu du comportement nécessaire à ce niveau-là, mais c’est aussi dépendant de ce qui se passe avec les avants, des ballons que l’on a. On a échangé pour trouver des solutions. » La première passée, place désormais à la suite.
« S’il entre même dix minutes contre l’Angleterre, ce sera encore un autre niveau », prévient le père Carbo. Il conclut : « Le plus compliqué maintenant, c’est d’y rester et de s’imposer. On sait qu’il faut de la chance et de la réussite. Cela passera aussi par le club. Il faudra être performant, que l’équipe marche et remporte des titres. Quand on est dans cette dynamique, il y a aussi de bonnes nouvelles qui arrivent. Il faut aussi être patient, attendre le bon moment, regardez Danty et Dulin, ils n’avaient plus mis les pieds chez les Bleus depuis quatre ans. Faut s’y préparer, être prêt. Louis sait qu’il est dans le circuit, il faut qu’il se prépare mais sans penser qu’à ça, sinon on déjoue. »
FABRICE MICHELIER