La nouvelle vie d’un lycéen breillois
Jean-Baptiste Pastorelli a 16 ans. Né à Monaco, il a toujours vécu à Breil. « Dans la montagne, on a été moins touchés par la montée des eaux, forcément. On a surtout eu des coupures d’eau et d’électricité. Un mur est tombé aussi, mais ça se répare », raconte-t-il. Il n’empêche que, samedi 3 octobre, il a eu un petit choc. C’est sa grande soeur qui le réveille, en lui disant que le pont de Breil a cédé.
« Bon, c’était faux en fait. Mais, quand on est sorti voir, je me suis dit : Ça va prendre du temps avant que ça ne redevienne comme avant », souffle-t-il. « C’est fou comment, en une nuit, des années entières ont été détruites ».
Descendus aider le jour même
« Dans la journée, on est descendus au village. Déjà, il n’y avait plus de chapiteau, le cours de La Lavina avait dévié, il y avait des pierres empilées et de la boue partout », raconte Jean-Baptiste.
Avec sa soeur, il descend directement au gymnase, pour prêter main-forte. « On s’est dit qu’ils auraient forcément besoin d’aide ».
Une vingtaine de bénévoles s’activaient déjà, pour réceptionner les premiers dons.
« Il y avait des montagnes de nourriture et de jouets, c’était assez impressionnant. Les bénévoles triaient et mettaient tout dans des cartons. En voyant ça, on s’est dit que ça ne ferait pas de mal d’aider un peu », se souvient Jean-Baptiste.
Ils se sont donc rapprochés des personnes qui coordonnaient les actions et ont commencé à préparer des cartons.
Deux semaines d’aide quotidienne « Au début, il y avait des gens de la France entière, même des Suisses ! », continue Jean-Baptiste. Et le dimanche soir, une évidence : « d’un côté, il y avait mon village dévasté. Et, de l’autre, reprendre le lycée ». Avec l’accord de ses parents, il a donc passé deux semaines à aider tous les jours au gymnase, où il a rencontré certains de ses camarades qui vivent aussi à Breil « et même un Mentonnais ». « On descendait de la montagne et on remplissait des cartons qui partaient à Tende, Fontan, Saorge, La Brigue...». Entre deux cartons, Jean-Baptiste montait à bord de la voiture familiale avec son père pour distribuer des packs d’eau aux villageois qui en avaient besoin.
Puis, il a bien fallu reprendre le lycée. « Les autres nous demandaient comment ça se passait, l’infirmière nous a reçus aussi, pour savoir si ça allait... Après, c’est vraiment l’été que ça va changer mon quotidien. Là, au village, les gens commencent à reprendre leurs habitudes, il y a un peu moins de bénévoles ».
Et Jean-Baptiste d’achever : « Même si j’ai repris le lycée, je reste bien évidemment disponible si on a besoin de moi ».