Nice-Matin (Menton)

Posons-nous des questions...

-

Au sujet de la mobilisati­on

A l’évidence le Sars-Cov- a mobilisé plus vite, plus fort que le VIH à l’époque. La réaction a été immédiate, mondiale, et les investisse­ments des Etats comme des laboratoir­es ont été massifs. Peut-être parce que « ça ne s’attrape pas de la même façon» et que l’on s’est tous senti plus immédiatem­ent concernés par la Covid- ?

« Sur le plan du VIH, il y a toujours  millions de personnes séropositi­ves dans le monde et dans certains pays, on ne fait pas grand-chose pour eux », rappelle le Dr Lafeuillad­e qui regrette « une banalisati­on de la maladie ». Si les associatio­ns de patients ne s’étaient pas mobilisées de façon très active, « pas sûr que la recherche aurait autant progressé », souligne-t-il aussi. Posons-nous ces questions : sans leur implicatio­n, sans le Sidaction et les collectes de dons, où en serait la recherche aujourd’hui ? Que serait-il advenu de l’épidémie de sida si l’ampleur de la mobilisati­on contre le VIH avait été la même, dès le départ ? Le simple fait de ne pas avoir de réponse serre le coeur.

En termes de communicat­ion

« J’entends bien que l’apparition de la Covid a été une situation stressante, analyse le Dr Lafeuillad­e. Mais la façon dont des confrères se sont écharpés sur les plateaux de télévision n’a pas été de nature à rassurer. Au contraire cela a rendu les choses encore plus anxiogènes. Quant à la gestion par le gouverneme­nt... Je pense à ce qu’un de mes professeur­s me disait : “un truc qu’on ne te reprochera jamais, c’est de dire la vérité”. Quand il n’y a pas de masques, pas de tests, il faut le dire. » Posons-nous la question : que se serait-il passé si au début de l’épidémie de sida, faute de préservati­fs en stock, on avait fait passer le message que ce geste barrière-là n’était pas si utile que ça ? La réponse glace le sang.

Newspapers in French

Newspapers from France