Nice-Matin (Menton)

Pour la défense, c’est la faute au confinemen­t

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(Photo d’illustrati­on Jean-François Ottonello) de pied et n’hésite pas non plus à leur cracher dessus.

Le président Jérôme Fougeras Lavergnoll­e veut connaître la version des fonctionna­ires assermenté­s.

« Cette personne refusait de décliner son identité, certifient les deux pompiers présents à l’audience. Puis ce sont des outrages et des menaces en permanence dès que nous avons installé cette dame sur le brancard et jusqu’à l’hôpital. »

« Je voulais décompress­er »

La parole est à la prévenue pour expliquer son comporteme­nt. « Alcoolisée, j’ai paniqué quand j’ai aperçu ces deux hommes venir vers moi masqués. Jeune, j’ai été agressée sauvagemen­t en Irlande. Ces images de peur

La défense s’interroge sur les faits qui génèrent une infraction pénale. « Le confinemen­t violent va créer de nombreux troubles chez ma cliente.

Avec son rôle de maman et les responsabi­lités de chef de plusieurs entreprise­s, elle avait besoin de respirer. C’est à ce moment qu’elle se fait entraîner dans une beuverie et qu’elle va s’endormir. La vision n’est pas anodine quand Madame se réveille face à des gens masqués. Seule, dans la pénombre, elle ne peut pas savoir si les sauveteurs sont éventuelle­ment des gens hostiles.

Ne sanctionne­z pas son appel à l’aide… »

sont revenues dans ma tête. Quant au crachat, il a peut-être été causé par des spasmes et des sécrétions car je suis asthmatiqu­e. Je n’étais plus sortie depuis le mois de mars à cause du confinemen­t. Je voulais décompress­er. J’ai entrepris depuis une démarche thérapeuti­que… » Conseil des parties civiles, Me Hervé Campana va être bref, mais cassant. « Ceux que je défends sont amenés à intervenir la nuit et ils sont habitués aux cas les plus durs. Mais les accuser de viol, cela ne passe pas. Il y a une limite. Pensez aussi au crachat et ses conséquenc­es en période de Covid-19. Chaque pompier

sollicite la somme de 500 euros. »

Pour le premier substitut Cyrielle Colle la prévenue a dérapé au lieu de se calmer. « Elle n’a blessé personne. Mails il faut sanctionne­r son comporteme­nt. Prenez en compte ses profonds regrets et sa volonté de thérapie. » Elle requiert alors la peine d’amende de 15 000 euros, plus 45 euros de contravent­ion. « Car on ne traite pas les services de sécurité de cette manière. »

Le tribunal s’en tiendra aux peines mentionnée­s plus haut.

JEAN-MARIE FIORUCCI * Assesseurs : MM. Morgan Raymond et Adrien Candau.

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