La digue sous-marine de Roquebrune en restauration
Dans le cadre d’une grosse opération de confortement du littoral roquebrunois et mentonnais, des travaux sont en cours à Carnolès pour réhabiliter l’épi central – endommagé par les tempêtes
Victime de plus en plus fréquente de la furie maritime, le littoral roquebrunois et mentonnais va gagner de l’étoffe. Un premier chantier de réhabilitation des digues a ainsi démarré le 4 janvier dans la baie de Carnolès. « La protection du littoral relève de la compétence Gemapi – Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations, rappelle Sylvain Michelet, le directeur général des services techniques de la Carf (Communauté de la Riviera française). À ce titre, nous avons étudié le confortement et la restauration d’ouvrages. On commence par Roquebrune dans une logique de phasage, entre autres parce qu’à la différence de la création de nouveaux ouvrages, un chantier de réhabilitation ne nécessite pas d’études environnementales lourdes. »
Digue des années
De fait, les travaux entamés dans le prolongement de la statue de Joséphine Baker consistent à restaurer l’épi central et la digue sous-marine. Des installations construites au début des années 90 qui ont, depuis, subi « les assauts des vagues », notamment lors de la tempête Adrian, fin 2018.
« Nous avons fait des inspections sous-marines, et constaté que la protection avait bien souffert entre deux des épis », reprend Sylvain Michelet. Conscient que le territoire sera de plus en plus confronté à de tels phénomènes climatiques. Et qu’il faut, en conséquence, miser sur des solutions pérennes.
À son échelle, la mairie de Roquebrune a investi il y a un an dans une petite pelle (et formé du personnel) pour éviter que les galets s’en aillent trop rapidement à la mer, note le premier adjoint, JeanLouis Dedieu.
Une pelle immergée
Comme souvent quand il est question de la compétence Gemapi, les travaux ont été confiés sous maîtrise d’ouvrage déléguée au Smiage (Syndicat mixte pour les inondations, l’aménagement et la gestion de l’eau). Avec, à la manoeuvre, le groupement d’entreprises TAMA.
« On travaille sur la base d’un épi existant, qui sera lui-même réparé. Nous avons ainsi créé une piste de chantier sur la mer pour réparer la digue sous-marine », indique Philippe Bazin, qui dirige les travaux. Précisant que ses équipes reprennent en partie des matériaux existants. Auxquels s’ajoutent 4 000 m3 de blocs supplémentaires. L’objectif est simple : reconstituer les protections comme elles l’étaient à l’origine, en se reposant sur des plans de l’époque et sur les résultats d’une inspection vidéo.
« Pour le moment, le travail est effectué avec une pelle de 30 tonnes.
Dès lundi, une autre pelle de 74 tonnes oeuvrera en milieu immergé. Elle est équipée d’un GPS. On y rentrera donc les coordonnées de la digue et le chauffeur verra où il se trouve – s’il est trop haut ou trop bas », poursuit Philippe Bazin. Ajoutant que l’engin se retirera au fur et à mesure de la baie. Quant aux blocs excédentaires, ils seront eux-mêmes évacués. « Pour l’imiter l’impact, ils viennent de La Turbie. Les carrières sont à flux tendus depuis la tempête Alex dans la Roya alors nous sommes un peu contraints. Mais pour l’instant on tient la cadence. » Les travaux devraient ainsi s’achever le 30 avril. Chargé d’assurer la préparation du chantier, de vérifier la manière dont il se déroule, et de faire l’interface entre les entreprises et la Carf, Thomas Hervy, contrôleur de travaux au Smiage, le confirme : « Tout se déroule comme prévu ».
ALICE ROUSSELOT
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