Des sanctions plus lourdes
traumatiques. Les professionnels devraient intégrer les neurosciences dans leurs pratiques .» Le changement doit venir aussi sur le plan légal. « Aujourd’hui, on fait passer la présomption d’innocence avant le principe de précaution qui conduit à un déni de protection, regrette Ana Prosperi. Pendant ce temps, il y a des victimes qui ne sont pas protégées. Mettre en doute la parole des victimes, ou des alerteuses, c’est ajouter du traumatisme au traumatisme».
«Aujourd’hui, on fait plus le procès des victimes que le procès des criminels. Les troubles d’une victime sont pourtant identifiables sur une imagerie cérébrale(1). Quand on constate une énurésie, une hypersexualisation, une utilisation du maquillage à outrance, des troubles addictifs, peut-être faut-il s’inquiéter, chercher à comprendre et accompagner, plutôt que de porter des jugements de valeur. » CATHERINE HENAFF chenaff@nicematin.fr 1. En 2013, une étude de l’hôpital universitaire de la Charité de Berlin (professeure Christine Heim) et l’université McGill de Montréal (professeur Jens Pruessner), a mis en évidence, au moyen de l’imagerie par résonance magnétique, des modifications dans l’architecture du cerveau des enfants victimes de violences sexuelles ou émotionnelles.