Intermittents : « On doit vivre chichement »
Pour eux, laisser la scène vide est un crève-coeur. C’est aussi un énorme manque à gagner. Jusqu’ici, les aides de l’Etat permettent au spectacle vivant de garder la tête hors de l’eau. Mais tous craignent la suite. Et déplorent déjà une nette baisse de revenus. Cas concrets.
Les artistes
« Etre intermittent, ça nous rassure. Mais c’est comme si on était au RSA. On doit vivre chichement. Et un artiste qui ne travaille pas, c’est un artiste qui meurt. » L’auteur-compositeur Stéphane Brunello trouve les mots justes. Le producteur Giovanni Meregaglia et la danseuse Karine Soucheire y joignent les chiffres. Ils citent le cas d’un artiste, intermittent du spectacle, qui touche euros net par cachet. « Il doit en faire ou par mois pour garder son statut – l’été, il en fait même par mois. Un cachet est considéré comme heures de travail. Dès lors, Pôle Emploi déduit , jour par cachet, et lui verse euros par jour pour le reste. » Faute de dates, en gros, ses revenus mensuels auront chuté de
euros à euros.
Les techniciens
Autre exemple concret. Après l’artiste, le technicien. « Souvent mieux payé. Du coup, la différence se creuse encore plus », déduit Giovanni Meregaglia. Cet intermittent du spectacle perçoit euros net par cachet. Peut tabler sur un revenu mensuel de euros par mois. Mais faute de dates, patatras : le voici à euros par mois, lui aussi. Soit presque moitié moins.
Les enseignants
Les cours artistiques souffrent aussi. Dans l’école de danse de Karine Soucheire, seuls adhérents sur viennent actuellement. Les frais fixes, eux, restent de euros. En partie compensés par le fonds de solidarité : euros par mois.
Les producteurs
Ils jouent gros. Les producteurs, eux aussi, bénéficient désormais du fonds de solidarité. « On est préservés, salue Gil Marsalla. Mais mon seul objectif, cet été, c’est de faire travailler un maximum d’artistes et de prestataires. »