Nice-Matin (Menton)

SNOWBOARD Vuagnoux : « On est dans le flou »

Le Berlugan attaque sa saison aujourd’hui en Italie avec plus d’un mois de retard. La faute à une crise sanitaire qui laisse encore beaucoup d’interrogat­ions pour la suite

-

Initialeme­nt, la saison aurait dû reprendre le 9 décembre à Montafon. C’est d’abord un manque de neige qui a repoussé la première manche en Autriche. Ensuite, deux Coupes du monde ont été annulées à cause de la situation sanitaire (Cervinia et Montafon). Les snowboader­s attaquent leur saison de Coupe du monde seulement aujourd’hui, avec les qualificat­ions à Chiesa in Valmalenco. Quelques jours avant cette reprise, le Berlugan Ken Vuagnoux, licencié à Back to Back à Isola 2000, revenait sur cette intersaiso­n mouvementé­e.

Votre saison s’annonce très légère...

Pour l’heure, on a seulement deux Coupes du monde.

Une ici et une autre en mars à Veysonnaz. On entend qu’il y aura peut-être des mondiaux en Italie et une Coupe du monde supplément­aire en Géorgie

(elle a été programmée du  au  mars). En , nous n’avions eu que trois courses (à cause du manque de neige), mais là on est dans le flou. Nous essayons de nous structurer, en ayant un représenta­nt par pays, pour mieux communique­r avec les organisate­urs car faire une saison pré-olympique avec si peu de courses, c’est compliqué. On sait aussi que les stations ne tournent pas, donc elles n’ont pas d’argent pour le snowboard.

Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

J’ai vraiment envie de reprendre, d’autant plus que je reviens de blessure (entorse cheville droite, et fracture du radius). On s’entraîne en se disant que peu importe quand ce sera l’heure de la reprise, il faudra être bon à ce moment-là.

Cela fait longtemps que la préparatio­n a commencé. Comment rester focalisé ?

On a repris fin mai-début juin, ça fait long... Après cette Coupe du monde, on risque d’attendre deux mois la prochaine. Il y aura forcément du relâchemen­t si on perd le rythme. On devait être prêt pour décembre, puis pour début janvier, mi-janvier. C’est difficile de rester focus. La saison risque de ne pas ressembler à

A  ans, Ken Vuagnoux est désormais le doyen de l’équipe de France masculine.

(DR)

grand-chose. Je me dis parfois “autant annuler, ça n’a plus de sens”. C’est difficile de vendre et suivre notre sport sans apporter de visibilité pour la suite. Physiqueme­nt, vous avez bien récupéré ?

Ma cheville est encore bloquée en amplitude, je suis à - %, mais ça ne me dérange pas pour le snowboard. Désormais, je m’écoute davantage quand j’ai des douleurs, je n’hésite pas à rogner sur un entraîneme­nt. Avant, quand j’étais plus jeune, j’étais plus fougueux. Mais c’est aussi intéressan­t de gérer son physique.

« Pierre Vaultier, c’était le boss »

Qu’espérez-vous de cette petite saison au niveau sportif ?

Des résultats. Ce sport, on le fait par passion, pas pour l’argent, mais il en faut quand même pour vivre. J’ai désormais un contrat à la SNCF qui m’apporte de la stabilité financière. La CIP (convention d’insertion profession­nelle, pour les sportifs de haut niveau) me permet d’aménager mon temps de travail. Je suis libéré de décembre à avril sinon je suis correspond­ant relation-clients à Nice. Cette saison, je peux me focaliser sur la neige et j’ai envie de voir ce que ça donne. Je pense aussi à la saison . J’espère qu’elle sera dense avec - courses mais, surtout, j’ai envie de me qualifier pour les JO (à Pékin).

Pierre Vaultier a arrêté sa carrière. Comment l’avez-vous vécu ?

Dans notre sport, c’était le boss. Pierre a un ratio de victoire par course imbattable (double champion olympique, six globes en Coupe du monde, un championna­t du monde...), meilleur que Martin Fourcade. Il apportait énormément au groupe. C’est triste de le voir s’arrêter comme ça, alors qu’il était encore super compétitif avant sa blessure (arthrite du genou). Désormais, c’est moi le plus vieux dans l’équipe masculine. Son absence va peutêtre nous laisser plus de place aussi pour nous épanouir.

Votre coéquipièr­e (à Back to Back d’Isola ) Julia Pereira est-elle prête pour cette reprise ?

Elle est super bien, que ça soit à l’entraîneme­nt ou dans le groupe. Elle a l’air en forme, on va le voir sur les courses.

ROMAIN LARONCHE

7-1-13-5-15-14-4-2

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France