Redressez-vous !

Apathiques contre les Girondins de Bordeaux (0-3), les Aiglons ont vécu une semaine musclée par l’intervention des supporters au centre d’entraînement. La réaction est impérative à Lens

Une victoire sur les 14 derniers matchs, jamais le Gym n’avait été aussi décevant depuis 2012 (voir chiffre). Les consignes de Patrick Vieira et Adrian Ursea se chevauchent dans cette série noire, les joueurs, eux, n’ont pas changé. L’aventure des Aiglons en L1 ressemble à une désagréable chasse aux champignons pour les amoureux du club qui résistent devant leur télé, ils s’agacent de trouver plus de mauvais que de bons.

Le staff s’est quelque part senti lui aussi trahi face à Bordeaux (0-3). Bob Ratcliffe lui-même le confiait en privé, l’intensité et le contenu ont changé à l’entraînement. Saliba apportait de la sérénité, des revenants comme Myziane et Dolberg rayonnaient. La chance n’avait pas tourné à Metz (1-1) mais la conviction était unanime : un nouvel élan débuterait face aux Girondins.

Un discours durci en interne aussi

On connaît la suite. Comme un boxeur qui ne passe jamais le premier round, le Gym s’est encore vautré.

Sans orgueil ni carton jaune. Les supporters et le staff se sont alors chargés de distribuer les avertissements. Les ultras ont envahi le centre d’entraînement mercredi, les adjoints d’Adrian Ursea ont passé la première couche la veille. Absence de caractère, manque de solidarité, non-respect des consignes… Dans une remise en cause individualisée, chacun en a pris pour son grade. Même Bambu, quand il a eu le tort de répondre à une consigne par un geste d’humeur au cours d’une séance. Il paraît que le défenseur brésilien s’excuse encore. Longtemps protecteurs, les adjoints d’Ursea ont changé de ton. L’entraîneur roumain aimerait revenir au 43-3 aussi. « Mais ça ne ferait que davantage fragiliser l’équipe avec des centraux aussi fébriles, souffle un membre du vestiaire. Ce n’est pas un problème tactique ou de qualité. C’est d’une âme dont manque cette équipe. De joueurs qui se battent les uns pour les autres ».

Exactement ce qui fait le succès du promu lensois, 7e depuis sa victoire à Marseille avec un effectif moins séduisant sur le papier que l’OM et le Gym. Lens est en confiance, pas les Aiglons. Mais le message lancé également jeudi matin par le président Jean-Pierre Rivère est on ne peut plus clair : s’ils ont un peu d’honneur et d’amour-propre, c’est le moment ou jamais de le montrer.

WILLIAM HUMBERSET