Nice-Matin (Menton)

La « Dame blanche »

-

recueils. « Tous les quatre, on essaie de dire que la poésie n’est pas connue de tout le monde mais qu’on peut l’ouvrir au grand public grâce à un jardin », résume Franck Roturier.

C’est à la fin de l’été dernier, avant le deuxième confinemen­t, que le projet a ainsi mûri. Deux à trois mois étant nécessaire­s pour trouver l’inspiratio­n, lancer les contacts, traduire les idées foisonnant­es en jardin. Au terme de cette étape fondamenta­le, les plans dessinés par Franck Roturier (et validés par le maire) ont été transmis au Centre technique municipal, pour que soient fabriquées les installati­ons à découvrir dans le jardin. « C’est un projet commun, adopté par plusieurs services de la Ville », insiste le directeur. Désireux de proposer des animations culturelle­s en lien avec l’antre mentonnais d’Emily Dickinson.

« Pour garder de la quiétude dans les jardins, nous sommes en stand-by pendant (Photo A.R.) l’évocation de la Fête du citron. Le chantier reprendra lundi. » Viendra le temps d’installer la maison et de faire les plantation­s, de manière à être prêts pour l’inaugurati­on – fixée le 3 avril. Référence à un poème de l’Américaine, le thème du jardin de la Ville tiendra alors en quelques mots : il existe un autre ciel. « Nous sommes confinés comme Emily Dickinson était recluse, mais il y a malgré tout un ailleurs… »

ALICE ROUSSELOT

Emily Dickinson [-] a eu une histoire hors normes, souligne Franck Roturier. Précisant qu’elle a (notamment) vécu recluse pendant la moitié de sa vie à Amherst, une ville située entre Boston et Ney York – aux États-Unis. « Elle adorait la botanique. Au point de faire un herbier dès l’âge de  ans », poursuit-il.

Emily Dickinson a beau avoir écrit quelque  poèmes, elle n’a pas été beaucoup éditée de son vivant. « Elle ne voulait pas être reconnue. Elle aurait même souhaité que toute son OEuvre soit détruite à sa mort… », indique le directeur des parcs et jardins. Distinguan­t chez la poétesse une forme de féminisme avant l’heure, ou du moins un magnifique refus des convention­s. À une époque où la religion occupait une grande place dans la société, elle a entre autres clamé qu’elle n’irait plus à l’église. Sa vie en marge et ses vêtements immaculés lui vaudront le surnom peu aimable de « dame blanche ». Le lien avec la région ? Il n’y en a aucun, si ce n’est qu’elle évoque, dans un de ses poèmes, un « ciel étranger ». Pourquoi pas celui de Menton, ou toute autre destinatio­n rêvée…

Newspapers in French

Newspapers from France