Cagnes : la cité marchande au ralenti
Un samedi calme hier matin. Une configuration de confinement : jauge réduite et entrée unique. À l’intérieur, les polices municipale et nationale veillent au grain. « D’habitude, ils viennent une fois par jour. Là, ça fait déjà trois fois aujourd’hui », lance Léa, qui vend des fruits déshydratés et des épices, en voyant passer les forces de l’ordre.
« Ça ne bouchonne même pas »
En milieu de matinée, la rumeur enfle entre les étals : « Le préfet devrait passer ». Fausse alerte. Devant l’entrée, une queue se forme. Certains font demi-tour en l’apercevant. « Normalement le samedi, il y a une file jusqu’à l’extérieur. Là, ça ne bouchonne même pas », constate Paola, gérante du traiteur Las Mesitas à l’entrée de la cité marchande.
La jauge a été abaissée à quarante personnes maximum pendant les week-ends de confinement, au lieu de soixante. « Ça a déplacé la clientèle, on l’a ressenti jeudi et vendredi avec une plus forte affluence », témoigne Michel Baussy, boucher et président de l’association des commerçants de la cité (Photo A.D) marchande. Pour Germaine, Cagnoise depuis vingt ans, pas question de changer ses habitudes.
Le samedi, c’est marché ! Confinement ou non. « La semaine, je n’ai pas le temps, je me promène », confie la retraitée, assise sur une chaise devant son boucher.
« Il y a moins de monde que d’habitude sûrement que les gens ont peur de se faire contrôler. Pas moi, j’ai mon attestation, je suis en règle », dit-elle en tapotant son sac à main. Malgré la détermination de Germaine, les aînés ne se sont pas rués à la cité marchande. «Onn’a pas vu nos clients locaux aujourd’hui. C’est compliqué pour certains cette histoire d’attestation donc ils ne s’embêtent pas », éclaire Muriel, primeur aux Jardins de Thomas. « Et ils m’ont prévenu cette semaine qu’ils ne viendraient pas. »
À première vue, l’affluence sur son étal est divisée par deux par rapport aux week-ends précédents. Il est encore trop tôt encore pour estimer l’impact du confinement pour les commerçants de la cité marchande.
ALICE DAVID adavid@nicematin.fr