Nice-Matin (Menton)

Vaccinatio­n : l’entrée en piste d’un médecin généralist­e grassois

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Il aura fallu patienter, mais la campagne est lancée. En tout cas pour certains médecins généralist­es. Depuis jeudi, ces profession­nels de santé ont l’opportunit­é d’administre­r la première dose du vaccin d’AstraZenec­a, aux patients âgés entre 50 et 64 ans et souffrant de comorbidit­és. Peu étaient prêts à le faire jeudi, la faute à une organisati­on particuliè­re pour se mettre en ordre de marche (nos éditions du 26 février). A Grasse, le docteur Philippe Gilbert a accueilli ses premiers patients concernés hier matin. « Je ne travaille pas le samedi depuis plus de vingt ans, mais la situation est suffisamme­nt étonnante et exceptionn­elle pour que j’y consacre quelques jours comme celui-ci », lance le sexagénair­e. Après avoir signalé son accord pour vacciner auprès de son pharmacien, le médecin 15 février, selon Santé publique France.

La réunion d’hier matin en visioconfé­rence entre Jean Castex, les ministres de la Santé, de l’Intérieur, les préfets et les directeurs grassois est passé récupérer les flacons il y a quelques jours avant de les conserver au frais. Et donc de débuter « sa » campagne auprès d’une patientèle visiblemen­t rassurée.

L’affaire de quelques minutes

« On ne réfléchit plus », sourit Nicky, Grassoise de cinquante ans présente au cabinet en milieu de matinée. « J’étais dans l’attente. Je suis ravie que ça puisse se faire ici, chez un médecin que je connais et en qui j’ai confiance. » Un échange, des sourires… et une piqûre furtive synonyme de première dose. Le tour est joué en un claquement de doigts. « Tout ce qui concerne l’administra­tif, je l’ai déjà dans leur dossier, précise le médecin. Je procède simplement à un court examen clinique puisqu’il s’agit de patients que je connais assez bien. » généraux des Agences régionales de santé des zones concernées par la rapide remontée des indicateur­s, avait précisémen­t pour objet de donner le cadre des concertati­ons qui seront ensuite menées

Une fois vaccinées, les personnes éligibles patientent une quinzaine de minutes en salle d’attente. «Jelesreçoi­s ensuite dans un autre bureau et je revérifie la tension. Je les libère s’ils n’ont aucun symptôme. »

« Je n’imagine pas jeter une dose »

Pour pouvoir procéder à

(Photo Patrice Lapoirie) une vaccinatio­n efficace, le docteur Philippe Gilbert n’a pas procédé à ses consultati­ons habituelle­s. Hier, son cabinet était dédié aux personnes éligibles. Combien, au juste ? « Quand je suis allé chercher le vaccin, la pharmacien­ne m’a dit qu’elle en avait plus que prévu. J’ai accepté deux flacons pour vacciner vingt personnes. » Quid des doses potentiell­ement restantes en fin de journée ? « Un couple qui avait pris rendez-vous n’a finalement pas pu venir. Comme je n’imagine pas jeter une dose, je vais téléphoner à d’autres personnes. Même si elles n’ont pas de facteur de risque. Ça me paraît totalement délirant de jeter un fond de flacon ! Je préfère que ce soit un patient qui en profite plutôt que mon évier. » Repartis avec une attestatio­n provisoire en attendant l’officielle, envoyée dans quelques semaines, les patients concernés recevront la seconde dose dans un délai compris entre quatre et douze semaines.

VIVIEN SEILLER vseiller@gmail.com

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À Grasse, le docteur Philippe Gilbert a pu vacciner certains de ses patients hier.

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