Nice-Matin (Menton)

Cache celui de la forêt

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Comme nombre de services publics, l’Office national des forêts, établissem­ent public à caractère industriel et commercial, subit la dégradatio­n des moyens qui lui sont alloués. C’est ce que dénonce l’intersyndi­cale de l’ONF au niveau national. «En20ans, l’ONF a subi près de 5 000 suppressio­ns de postes, soit près de quatre emplois sur dix. Ces destructio­ns massives d’emplois se sont accompagné­es de réorganisa­tions permanente­s et d’un abandon des missions de service public », écrivent le SNUPFEN Solidaires, l’EFA-CGC, L’UNSA forêt publique et la CGT forêt. Ils ont décidé d’ester en justice parce que « ces évolutions ont profondéme­nt dégradé les conditions de travail et la santé des personnels. Entre 2005 et 2020, 51 personnels de l’ONF ont mis fin à leurs jours, soit un taux deux fois plus élevé que dans le reste de la population ».

Souffrance au travail

Les signataire­s sont d’autant plus inquiets, que « le gouverneme­nt vient de rétablir le projet de 95 suppressio­ns de postes à l’ONF en 2021 », projet que l’Assemblée nationale et le Sénat avaient rejeté dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances. Et « pour le futur contrat État/ONF 20212025, le gouverneme­nt envisagera­it la suppressio­n de 500 postes supplément­aires ». Ces décisions sont facteurs de « souffrance au travail », selon les syndicats.

Cette politique se traduit partout en France, y compris dans le Var et les Alpes-Maritimes, qui ont déjà connu un certain nombre de réorganisa­tions et sont depuis quelques années réunis dans la même agence.D’autres sont en projets, comme la suppressio­n d’une des sept unités de gestion existantes sur les deux départemen­ts. « Son territoire serait réparti entre plusieurs autres unités. On en arrive à des secteurs qui vont devoir gérer plus de 10 000 hectares de terrains bénéfician­t du régime forestier et une dizaine de communes voir plus », explique Eric Raffi, secrétaire des sections Provence-Alpes-Côte d’Azur du SNUPFEN Solidaires.

Comment bien s’occuper d’un territoire quand les distances s’allongent ? « En moyenne, un forestier est responsabl­e d’un triage, de 1 000 à 2 000 ha environ, au sein duquel il est au plus près de la gestion forestière », indique le service communicat­ion de l’agence Alpes-Maritimes/Var. Des chiffres loin de la réalité selon les agents de terrain, qui en ont, pour certains, plus de 5 000 ha. Le représenta­nt syndical varois déclare : « On oublie de plus en plus la notion de service public et on privilégie la rentabilit­é. Ce n’est pas un mal la rentabilit­é, mais on nous demande de trouver des financemen­ts. Un des principale­s réponses qu’on apporte à une commune, un particulie­r, c’est ‘‘on fait un devis’’. On fonctionne de plus en plus comme une entreprise même en forêt domaniale ».

Un budget en baisse chaque année

Il en donne une illustrati­on avec un tas de déchets de chantier, déversés illégaleme­nt dans la forêt du Dom en plein massif des Maures fin 2020 : « Il y a encore une dizaine d’années, on les aurait enlevés rapidement. Là, avec un budget qui baisse chaque année, on attend de trouver un financemen­t avec la commune, la communauté de communes et le Départemen­t ». Et en cas de flagrant délit, « on nous demande de ne pas faire de police quand c’est dangereux. C’est ce que beaucoup de collègues font

(Photos P. G.) Édouard De Braekeleer, le pilote heureuseme­nt indemne après son atterrissa­ge d’urgence. deuxième solution. Je crois que j’ai été bien inspiré. » Il y a quelques années, Édouard De Braekeleer avait déjà été victime d’une avarie entre Manchester et

Liverpool, en Angleterre, suivie d’un atterrissa­ge forcé.

Il s’en était sorti sans encombre également.

P. G.

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