Vacciner plus pour éviter de reconfiner ?
C’est ce matin que le Conseil de défense doit trancher sur d’éventuelles restrictions à appliquer dans le Var et les Bouches-du-Rhône.
Le gouvernement étend au maximum la vaccination contre la Covid19, toujours sur sa ligne d’éviter un reconfinement national malgré de possibles nouveaux tours de vis en fin de semaine dans les zones où l’épidémie galope. Deux millions et demi de personnes supplémentaires deviennent ainsi éligibles, avec l’élargissement des critères pour bénéficier du vaccin AstraZeneca, à la suite des résultats encourageants d’études menées en phase d’utilisation en Grande-Bretagne.
Six millions de vaccinés en mars
Jusqu’ici réservé aux professionnels de santé et aux deux millions de personnes de 50 à 64 ans atteintes d’une comorbidité (diabète, hypertension, antécédents de cancer...), ce vaccin va désormais être proposé aux 65-75 ans présentant ces mêmes pathologies. Il avait suscité la méfiance, et 25 % seulement des doses reçues ont été à ce jour injectées, selon le ministère de la Santé.
« En mars, nous devrions être en mesure de proposer 6 millions de primo-injections supplémentaires pour les Français, ce qui portera à 9 millions le nombre de Français qui auront reçu au moins une injection à la fin du mois de mars, et ce sera encore plus au mois d’avril », apromisle ministre de la santé Olivier Véran lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale hier aprèsmidi.
« L’enjeu aujourd’hui reste d’accélérer la vaccination, de faire le plus vite possible, en ciblant toujours en priorité les personnes qui ont des facteurs de risques de faire des formes graves » , a de son côté jugé la présidente de la Haute Autorité de la santé, Dominique Le Guludec.
Premier confinement ilyaunan
Cette accélération de la campagne de vaccination, très critiquée lors de son lancement fin décembre, coïncidera avec l’anniversaire du premier confinement. Et le gouvernement est conscient que « c’est très difficile aujourd’hui pour les Français » de vivre avec des restrictions à répétition, comme l’a reconnu, hier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, en visite à l’hôpital Saint-Louis à Paris.
« On a une lumière au bout du tunnel avec la vaccination qui va progressivement permettre de protéger les personnes les plus vulnérables vis-à-vis de la maladie et donc, on l’espère, au printemps, d’alléger la pression sur l’hôpital et donc de pouvoir alléger un certain nombre de restrictions. Mais dans l’intervalle, l’important c’est de continuer à tenir », a-t-il souligné.
Pour gérer cet « équilibre, certes précaire, certes difficile », le gouvernement «poursuit la stratégie de territorialisation, en adaptant au mieux la réponse », comme l’a rappelé, hier matin, le Premier ministre Jean Castex devant les députés LREM, selon des propos rapportés par des participants.
« Les mesures nationales n’ont été prises qu’à deux occasions dans notre pays s’agissant d’un confinement, lorsque [...] il y avait une marée montante qui emportait tout et lorsque la situation sanitaire dans nos hôpitaux n’était plus tenable », a rappelé Olivier Véran à l’Assemblée.
départements sous surveillance
Dans cette logique, le gouvernement a placé 20 départements – dont les Bouches-du-Rhône et le Var – sous surveillance accrue, avec la possibilité d’y durcir aussi les restrictions. Le traditionnel conseil de défense sanitaire doit se tenir, aujourd’hui, pour examiner la situation, après des concertations entre représentants de l’Etat et élus locaux en début de semaine.
Toutefois, la situation sanitaire en Moselle est «en voie d’amélioration », adéclaré mardi le préfet, Laurent Touvet, en soulignant qu’il fallait « être très prudent dans l’interprétation de ces premiers signes ».