Jean-Luc Biamonti : « Le
Le président-délégué de la Société des Bains de Mer annonce être arrivé à un accord dans les négociations pour 227 départs volontaires et seulement 4 départs contraints parmi les salariés
Les jeux sont faits. Amorcé en octobre dernier le plan social de restructuration au sein de la Société des Bains de Mer prend fin.
Un plan social ? Du jamais vu dans l’histoire du groupe monégasque. Envisagée en pleine crise sanitaire pour réduire les coûts face à une hémorragie du chiffre d’affaires et aussi réduire la voilure parmi les 4 000 salariés, la mesure aura provoqué la colère des syndicats qui ont manifesté à plusieurs reprises dans la rue cet hiver leur mécontentement face au plan. En livrant les détails des négociations, Jean-Luc Biamonti espère aujourd’hui retrouver l’apaisement dans la société pour préparer une saison estivale qui s’annonce clé dans la relance des activités du groupe. Interview.
Le conseil d’administration de la Société des Bains de Mer, réuni ce jeudi, a acté la fin du plan social lancé dans l’entreprise le octobre ?
C’est exact, nous nous étions fixés comme objectif d’arriver à l’achever avant la fin de notre exercice au mars et c’est le cas. Ce plan était en trois volets avec l’objectif de faire économiser à l’entreprise millions d’euros par an par des départs volontaires pour des salariés âgés de plus de ans, départs contraints et des renégociations sur certaines conventions collectives. Nous sommes arrivés au bout des négociations. Aujourd’hui, ce plan est derrière nous.
Avec quels résultats ? Nous avons beaucoup plus de départs volontaires à la retraite que nous estimions, au total . Ce qui induit un nombre très réduit de départs contraints, en l’occurrence quatre postes. Nous continuons à travailler sur ces quatre cas, mais je crois que l’on s’approche d’un chiffre incompressible. Ce sont soit des salariés dont le poste est supprimé, soit des salariés que l’on serait prêt à inclure dans d’autres postes mais qui ont refusé toutes nos propositions.
Quid des renégociations de certaines conventions collectives dans l’entreprise ?
Précisément sur ce point, considérant que le personnel a déjà fait des efforts au niveau du
CTTR (Chômage Total Temporaire Renforcé), que les départs volontaires ont dépassé nos attentes, on a décidé de ne pas avancer sur ce troisième volet. Et ce dans un objectif de se remettre tous au travail, sans s’être trop chamaillés.
Une manière aussi d’apaiser les tensions et de répondre aux demandes des syndicats de voir le comité exécutif de la SBM faire également des efforts ? Cette théorie du comité exécutif, c’était à mon sens de la tactique de leur part. Par essence, les membres du comité exécutif verront leur rémunération réduire drastiquement cette (Photo Jean-François Ottonello)
année car le bonus est basé sur les résultats. Et des résultats, cette année, il n’y en a pas, les mathématiques ne se trompent jamais ! Par ailleurs, c’est vrai que la renégociation de certaines conventions collectives était plus dure. Mais les employés ont assez souffert et on a eu ces volontaires, ça change la donne. Après cinq mois de négociations, basta comme on dit chez nous !
L’entreprise arrivera-t-elle à cette économie espérée de millions d’euros annuels ?
Pas totalement, au lieu des millions d’économies prévues, nous en sommes à , millions récurrents, par an. J’aurais préféré faire l’objectif, mais nous ne voulions pas créer de drames sociaux. On a trouvé un équilibre favorable et bénéfique pour la société. Par contre, le coût de ces départs à la retraite représente dans notre comptabilité cette année près de millions d’euros immédiats à sortir.
Comment se sont faits les arbitrages concernant les départs ?
Dans un premier temps nous avions beaucoup de volontaires pour partir, et encore beaucoup de départs contraints. En décembre par exemple, nous étions à volontaires et quelques dizaines de contraints. Alors nous avons fait du surmesure. Par exemple un salarié contraint dans un restaurant, on lui a proposé un poste dans un autre établissement du groupe où il y a un départ volontaire. On a fait ce travail en janvier/février pour arriver à ces quatre départs contraints restants. En parallèle, nous n’avons pas pu, non plus, répondre favorablement à des candidats volontaires au départ pour les intégrer dans ce plan.
Tous les départs sont-ils effectifs ?
C’est progressif. Des gens ont déjà quitté l’entreprise ; d’autres vont le faire dans quelques jours ou quelques semaines. Mais tout est acté.
Dans quels domaines officiaient ces salariés ?
Sur les départs, environ % sont dans l’hôtellerie, % pour les Jeux. Et % dans les traverses, c’est-à-dire les salariés du siège et de la direction artistique.
Un an de crise sanitaire, un chiffre d’affaires en chute vertigineuse, un plan social, vous êtes à la tête d’une entreprise sonnée ?
La société est incontestablement sonnée et choquée. Nous sommes en première ligne de ce désastre économique international, probablement le secteur le plus touché au monde. Toute la réflexion a été de se dire comment préparer le mieux possible le rebond. Nous sommes arrivés dans cette crise un peu faible, surchargés de coûts, un peu trop de monde partout. Cette crise a fait prendre conscience qu’on ne pouvait pas continuer comme ça. Il fallait s’alléger, réorganiser un certain nombre de services au siège, réduire un peu le personnel aux Jeux et aux hôtels. On peut toujours faire mieux, mais nous sommes allés dans la bonne direction. C’est derrière nous, c’est fait. Nous sommes prêts à redémarrer. Encore faudrait-il que la situation sanitaire nous donne un petit coup de pouce !
Aujourd’hui, ce plan est derrière nous ”
Il fallait s’alléger, réorganiser des services ”
Dossier :
Cédric VÉRANY cverany@monacomatin.mc
(Photo archives Monaco-Matin)
à différents cas de figure ».
Le premier signal sera celui du Grand Prix Historique annoncé pour la fin du mois d’avril. Compromis ? La manifestation a pour habitude d’attirer une clientèle aisée dans les palaces. Pour le moment, les réservations sont maintenues, « même si ce n’est pas l’euphorie des autres Grands Prix », précise JeanLuc Biamonti. « Mais on se prépare comme s’il avait lieu avec une participation importante ».