On vaccine à tour de
Une quinzaine de plateformes en service dans le département pour administrer ce week-end les 13 000 doses livrées par l’Etat face à la flambée du virus. La Métropole Nice-Côte d’Azur a sorti les grands moyens.
Un marathon sur deux jours. La Métropole Nice-Côte-d’Azur s’est lancée dans une course : distribuer 12 000 doses de vaccin ce weekend. Une démonstration de force qu’elle a voulu illustrer, hier, avec une visite de son président Christian Estrosi, au Palais des expositions de Nice, le plus grand des centres de vaccination. On fait le point.
doses
Christian Estrosi demandait que les critères de taux d’incidence et de saturation des hôpitaux soient pris en compte pour la répartition de cette dotation. Il dit avoir été « entendu par le gouvernement et le ministre de la Santé ». La Métropole dispose donc de 12 000 doses de vaccins à éc ouler sur le week-end. Le feu vert a été donné jeudi soir. Au total, 4 000 doses doivent être distribuées au Palais des expositions (le plus grand, car bénéficiant de deux espaces de vaccination), 1 600 au théâtre de Verdure, 2 400 à Nikaïa et le reste réparti sur des plus petites communes de la Métropole.
Comment une telle organisation s’est faite aussi rapidement ?
Tout était déjà en place, ne manquait que les vaccins. « C’est l’anticipation de Christian
Estrosi qui a fait qu’en vingt-quatre heures, on ait pu mettre la clé de contact, assure Hervé Cael, médecin urgentiste, également adjoint au maire de Nice .Il avait voulu dimensionner les centres pour 50 000 vaccinations par semaine. » Infirmiers libéraux, médecins, et autres personnels ont répondu à l’appel. Au total, 500 personnes sont mobilisées pour le weekend. Pour la Métropole, l’enjeu est aussi là : montrer sa force de frappe, à plein régime. « Je vous garantis que dimanche soir, 12 000 personnes auront été vaccinées, c’est un record en France et je m’en réjouis », s’est satisfait Christian Estrosi.
Comment ont été choisis les patients ?
Il fallait être inscrit sur la plateforme de vaccination de Nice, qui comprend actuellement «plusde100000 personnes », selon Hervé Cael.
Toutes les personnes interrogées disent avoir été contactées jeudi soir, parfois très tard. Soit, dans la foulée du feu vert ministériel. D’autres ont été contactées hier, pour combler les désistements progressifs. Officiellement, elles ont été choisies selon les exigences gouvernementales : avoir plus de 75 ans ou plus de 50 ans, avec des comorbidités.
Dans les faits, plusieurs personnes de moins de 75 ans n’en présentaient pas forcément hier matin. Et donnaient plus l’impression que les premiers à répondre avaient été les premiers servis.
« Toutes mes connaissances inscrites sur la plateforme ont reçu un SMS, raconte Danièle Croix, 72 ans, qui, elle, a du diabète et de l’hypertension. Tous ceux qui ont répondu tout de suite ont eu un rendez-vous. » Concrètement, les délais extrêmement courts, l’énorme volume de vaccins à écouler, et l’aspect purement déclaratif de la plateforme ne permettent pas une sélection rigoureuse.
Sur place, il n’était d’ailleurs pas demandé d’attestation médicale. Ce qui explique que l’agence régionale de santé ait accordé une tolérance, rapporte France Bleu Azur.
Est-ce que ça marche bien ?
Hier matin, les bénéficiaires étaient unanimes sur la grande efficacité du dispositif. Vérification de la convocation à l’entrée, échange médical, vaccination, puis une vingtaine de minutes d’attente pour s’assurer que le patient va bien, et le certificat est délivré.
Comptez une cinquantaine de minutes en tout. « C’est très bien organisé, on est pris en charge tous les vingt mètres, sourient Florence, 50 ans et Roger, 60 ans. C’est un soulagement. C’est le début de la fin de l’épidémie. On va pouvoir voir nos petitsfils. » Quant à la seconde injection, les patients n’ont pas encore de date. Le gouvernement s’est engagé à les fournir par la suite. La Métropole rappellera alors les bénéficiaires.
ANTOINE LOUCHEZ alouchez@nicematin.fr
De nombreux lecteurs nous l’ont fait remarquer : « Vous évoquez doses pour le département dont pour la seule Métropole Nice-Côte d’Azur, n’y a-t-il pas quelque chose qui cloche ? »
Vous avez raison d’autant que la seule ville d’Antibes a obtenu un contingent de doses [lire en page suivante] et que son maire, Jean Leonetti, nous confiait, hier, que les communes de l’ouest du département se disaient globalement satisfaites de leur contingent. Traduction : elles ont reçu un nombre de doses proportionnel à leur nombre d’habitants.
La Métropole Nice-Côte d’Azur, avec ses communes, compte environ habitants. Soit la moitié des habitants des Alpes-Maritimes. Ce qui sur les doses envoyées par l’Etat pour le week-end devrait représenter environ doses.
Christian Estrosi a continué d’affirmer, hier, que la Métropole allait procéder à quelque injections pendant le week-end. Difficile d’expliquer cet écart. Peut-être que le maire de Nice et président de la Métropole englobe un certain nombre de doses en stock ? Peut-être y a-t-il une autre explication dans cette bataille de chiffres feutrée ? Qu’importe les déclarations des uns et des autres, l’essentiel n’est-il pas qu’un nombre record d’Azuréens, quel que soit leur lieu d’habitation, aura pu être vacciné en deux jours, dans le département qui est toujours celui où la circulation du virus est la plus active ? Sans verser dans ce qui ressemble parfois à une course à l’échalote, on pourra se féliciter de l’action de nombreux élus azuréens qui ont agi auprès du gouvernement pour que cette opération de grande envergure soit possible.
Le département est passé sur le grand braquet de la vaccination, il s’agit maintenant de garder le rythme.
E.N.