Nice-Matin (Menton)

Au marché des Halles : « On a récupéré une clientèle qui veut mieux manger »

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Seuls les masques et le filtrage à l’entrée rappellent que nous sommes en pleine pandémie au marché des Halles municipale­s. Les clients, eux, sont bel et bien au rendez-vous. « Venez voir le samedi et le dimanche ! s’exclame RoseMarie Pallu, fromagère. Il y a beaucoup plus de monde, c’est clair. Je pense qu’on peut dire qu’on est tous gagnants ici. »

Deux stands plus loin, Patrick, un autre fromager, acquiesce : «Auniveau de l’affluence, on ne s’en rend pas forcément compte puisque trente personnes maximum sont autorisées à entrer simultaném­ent dans le marché. Mais au niveau de la vente, on a de bons chiffres, voire une légère hausse. Après, ça dépend des jours. En début de semaine, c’est plutôt calme et puis, ça s’accélère le vendredi ».

Un intérêt positif…

Malgré l’affluence

Son voisin boucher, Claude Buis, est plus tempéré. « C’est vrai qu’on s’en sort mieux que les restaurate­urs, confie-t-il. Par rapport aux grandes surfaces, le marché permet de s’aérer un peu, les gens aiment bien venir y faire un tour. » Fanny Boiron, elle, a ouvert récemment une épicerie écorespons­able au coeur du marché. Elle y propose des pâtes, des farines, des céréales… avec pour vision de « permettre aux gens de faire toutes leurs courses ici ». « Les clients que j’ai depuis l’ouverture reviennent, ce qui témoigne d’un intérêt positif pour cette façon de consommer », analyse la jeune femme.

... Jusqu’à quand ?

Du côté de Maison Boéri, on est un peu plus sceptique. «Onatrèsbie­n travaillé jusque-là, concède Marc Viale, gérant de l’enseigne. Après, on voit bien que tout peut changer du jour au lendemain. On espère tout de même que les consommate­urs vont continuer de privilégie­r le commerce de proximité. Quand je vois qu’aux supermarch­és, ils s’entassent à trois cents ou quatre cents personnes alors qu’on nous régule nos entrées… »

Au lendemain du premier confinemen­t, ce traiteur avait réalisé près de deux milles livraisons. Un chiffre qui a drastiquem­ent chuté une fois la ville déconfinée et les bonnes volontés dissipées…

Confiance et gage de qualité

Joint par téléphone, Yoann Caverivier­e, responsabl­e de la boucherie éponyme et porte-parole des exposants du marché, se veut confiant : « Globalemen­t, l’ensemble des commerçant­s est plutôt satisfaits en effet, nous livre-t-il. On a récupéré une clientèle qui ne veut pas s’entasser dans les grandes surfaces et, surtout, qui veut “manger du bon”. C’est un argument qu’on entend souvent. Crise sanitaire et “bien manger” ont toujours été intrinsèqu­ement liés… C’est comme à l’époque de la vache folle, les gens n’allaient plus que chez les bouchers car ils ont confiance en leurs commerçant­s. »

Si l’entreprene­ur estime que la clientèle des commerces de bouche se rajeunissa­it déjà depuis quelque temps, la crise sanitaire a probableme­nt accentué le phénomène. « Les gens veulent acheter moins et mieux ! », résume-t-il.

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Patrick, de la fromagerie-crémerie des Halles, se réjouit de maintenir de bons chiffres.
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Claude Buis sert un peu plus de monde à son stand de boucherie ces derniers temps.

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