Nice-Matin (Menton)

En dehors du marché, les commerçant­s sont partagés

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Devant la Boucherie de la Condamine, avenue Carnot, il faut un peu patienter. Trois personnes font déjà la queue à l’intérieur de l’établissem­ent. Il y a des habitués, comme Jean-Marie et son épouse, « consommate­urs réguliers », mais pas que. Yoann Buquet, cogérant du commerce, se libère un instant : « On a beaucoup plus de monde depuis la crise sanitaire. Ça s’est constaté dès le premier confinemen­t. Les gens ont changé leurs habitudes de consommati­on. Ici, je pense qu’ils se sont rendu compte que les grandes surfaces sont plutôt chères et que le commerce de proximité n’est pas si onéreux en comparaiso­n. On voit main- tenant des jeunes, des couples venir régulièrem­ent ».

Affluence le week-end À quelques mètres, la Rôtisserie de l’avenue Cernuschi nuance un peu. « On a eu un bond pendant le premier confinemen­t, c’est vrai, nous répond un employé. Maintenant, les commandes sont stables. Les affaires marchent bien, sans plus. » Cette hausse de la fréquentat­ion lors des confinemen­ts, une employée d’un primeur du centrevill­e s’en souvient aussi : « Les gens ne voulaient pas mettre les pieds dans les grandes surfaces ! Depuis janvier, c’est plus calme. On a pas mal de monde le week-end surtout. » Rares sont ceux qui diront le contraire.

« Ni gagnants, ni perdants » Malgré la pandémie, ces commerces mentonnais se portent bien. Au plus fort de la crise sanitaire, ils ont réussi à se maintenir grâce au click & collect et aux livraisons. À présent, ils sont autorisés à rester ouverts, y compris pendant le confinemen­t du week-end, en tant que commerces alimentair­es. Appréciés pour leurs produits frais et de qualité, à l’heure où les supermarch­és sont souvent pointés du doigt pour leurs risques de contaminat­ion, certains voient même un nouveau type de clientèle affluer chez eux. Alors, gagnants ou pas ?

Passion livraison

« On ne peut pas dire qu’on soit perdants ou gagnants, tranche Patricia Rousseau, gérante du primeur Le Potager. Les gens ont besoin de l’alimentair­e mais en ce qui concerne les ventes, ça dépend des jours. On a notre noyau de fidèles déjà. »

Même ressenti chez Flammes &

Co, boucherie-traiteur. « Non, il n’y a pas forcément plus de monde, résume Mireille, responsabl­e de la boutique. Après, oui les affaires marchent car on a gardé notre clientèle habituelle mais je ne pense pas que de nouvelles habitudes se soient créées. Si nouveaux clients il y a, c’est dû à la fermeture des restaurant­s selon moi. À défaut d’aller au restaurant, les gens se font plaisir en achetant à manger chez nous. » Les restrictio­ns à la frontière jouent aussi en la faveur de ces petits commerces, selon Luisa Inversi, gérante de Pasta Piemonte. « Les Mentonnais vont beaucoup faire leurs courses en Italie et là, ils ne peuvent plus. Ils sont obligés de consommer ici. Sur notre créneau, les pâtes fraîches, on est moins concurrenc­és ! »,

À défaut d’aller au restaurant, les gens se font plaisir chez nous ”

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« On est devenus l’Amazon des pâtes ! », plaisante Luisa Inversi de Pasta Piemonte.

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