Nice-Matin (Menton)

LES CHIFFRES

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(Photo ©Céline Nieszawer)

voit les conséquenc­es. Et dans le même mouvement, on dévalorise le féminin. Par exemple, s’il est tout à fait admis et accepté que les filles peuvent avoir envie de s’inscrire au foot ou à la boxe, on a toujours plus de mal avec le petit garçon qui demande à faire de la danse.

Le problème, c’est qu’au-delà de l’éducation genrée, c’est toute une culture à laquelle il faudrait s’attaquer !

Oui, mais c’est possible. C’est une constructi­on sociale donc par définition on peut la déconstrui­re. On avance déjà : le mouvement MeToo en est une illustrati­on, car il interroge les comporteme­nts agressifs des hommes.

Cette éducation qui valorise la force mentale et physique, la domination de l’autre, la brutalité parfois, est-elle universell­e ?

Elle l’est. Partout dans le monde, ce sont les hommes bien plus que les femmes qui sont jugés et coût des souffrance­s psychologi­ques et physiques des victimes, celui des dommages matériels, la perte de production des victimes. Imaginez tout ce dans quoi on pourrait investir si on économisai­t sur ce budget…

Selon vous, notre société aurait plutôt intérêt à investir dans d’autres modes éducatifs. Lesquels ?

Le mode éducatif, on l’a sous les yeux : c’est celui qu’on donne aux filles. L’éducation non genrée, expériment­ée au Danemark par exemple, ne donne pas de résultats. Elle n’enraye pas la violence. Alors que si on apprenait aux filles comme aux garçons l’empathie, les comporteme­nts humanistes, qu’on cessait d’ériger la force physique et mentale en valeur, etc., bref qu’on éduquait les deux sexes de la même façon, tout en serait changé. À l’avenir, l’État économiser­ait des milliards et les femmes n’auraient plus peur d’être seules le soir dans la rue, plus peur de laisser les enfants jouer dehors, etc. Toutes ces situations considérée­s comme à risque et qu’on a totalement intégrées.

PROPOS RECUEILLIS PAR ANNE-SOPHIE DOUET/ALP 1. Le coût de la virilité : ce que la France économiser­ait si les hommes se comportaie­nt comme les femmes ?,

Éditions Anne Carrière. 17, 50 euros.

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