Nice-Matin (Menton)

Vaccins pour les pharmacien­s : les généralist­es voient rouge

Les généralist­es ont appris dimanche qu’ils ne pourraient pas réserver de vaccins pour leurs patients cette semaine, faute de doses suffisante­s. Les doses sont destinées aux pharmacien­s.

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On a passé le weekend à vacciner, sur demande de l’Etat, et le lendemain on nous dit: annulez les rendez-vous pris ces prochains jours, on donne tout aux pharmacien­s » réagit Sébastien Adnot, délégué régional Paca du syndicat des médecins généralist­es MG France.

Dans une « DGS urgent » (message de la direction générale de la Santé à destinatio­n des profession­nels), publiée dimanche et relative à la campagne de vaccinatio­n contre la Covid-19 en pharmacie, les médecins généralist­es ont appris que « Pour la semaine du 8 mars, la commande ne sera ouverte que pour les besoins propres des officines, il ne sera pas possible de prendre des commandes pour les médecins compte tenu du nombre de doses livrées par AstraZenec­a (environ 28 000 flacons disponible­s à la commande) ».

« Méprisés et humiliés »

« On nous dit : vous avez bien servi, mais la semaine prochaine on n’a plus besoin de vous. C’est inaudible. Les confrères se sentent méprisés, humiliés » rapporte le délégué régional, qui déplore : «Ondéshabil­le Pierre pour habiller Paul ! On est dans la communicat­ion gouverneme­ntale et pas dans une gestion de crise. On essaie d’opposer deux profession­s. L’idée est d’augmenter l’offre vaccinale, pas de la réduire ».

La démission de Salomon demandée

Le syndicat demande ni plus ni moins que la démission de Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé qui a signé la note et en appelle à la responsabi­lité les pharmacien­s pour leur livrer les doses et leur permettre d’honorer les rendez-vous qui avaient déjà été fixés. « Le message DGS-urgent reçu par les médecins est inacceptab­le et doit être démenti par le ministre. Les médecins, moteurs de la campagne vaccinale auprès de la population, doivent être assurés de leur approvisio­nnement en doses » réagit de son côté l’Ordre des médecins par un message posté sur son compte twitter.

« La réception de cette circulaire a eu l’effet d’une bombe, tant les médecins y ont vu l’expression d’un mépris doublée d’une légèreté coupable » dénonce l’UFMLS (Union française pour une médecine libre-syndicat) qui « demande instamment au ministre de la Santé de réagir et de stopper cette décision vécue comme une insulte par la profession ». MATHILDE TRANOY mtranoy@nicematin.fr

jours. Dans les Alpes-Maritimes, au 5 mars, il est de l’ordre de 10%. Sur 100 personnes testées au cours des sept derniers jours, dix ont été testées positives. En France, la moyenne situe aux alentours de 7%.

Si les taux d’incidence et de positivité sont en baisse, il faut néanmoins compter une dizaine de jours pour observer les effets de ces baisses, sur les chiffres de la tension hospitaliè­re et notamment, en réanimatio­n. Si cette tendance à la baisse venait à se confirmer, nul doute que les autorités pourraient alléger certaines mesures, mais pour l’heure, avec une telle saturation des lits et les opérations de transferts de patients, il faudra que ces chiffres baissent de façon spectacula­ire les prochains jours, pour envisager un allègement des contrainte­s.

AMANDINE REBOURG

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Illustrati­on de doses d’Astra Zeneca en pharmacie.

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