Nice-Matin (Menton)

Honorat a pris son envol

-

Enfant du Var, passé par l’OGC Nice où il a été formé sans parvenir à s’y imposer, Franck Honorat est en train, à  ans, de faire la meilleure saison de sa carrière sous les couleurs du Stade Brestois, e de Ligue .

Une juste récompense.

Qu’il paraît déjà loin le temps où le jeune Franck Honorat s’élançait balle au pied sous les couleurs du Gym. Car avant de faire les beaux jours du Stade Brestois (8 buts et 5 passes décisives cette saison, meilleur total du club), c’est bien sous le Nice de Claude Puel que « Francky » fait ses premiers pas en Ligue 1, un après-midi de novembre 2013. Le point de départ de son aventure prend place au Sporting Club de Toulon, qu’il quitte en 2009 pour l’US Sanaryenne sous les conseils d’un recruteur… de l’OGC Nice. Le jeune Honorat avait tapé dans l’oeil des Aiglons qui envisageai­ent de le faire rentrer dans leur pépinière en cas de réussite du côté de Sanary (U15). Banco : Honorat marque « entre 40 et 50 buts par saison » d’après son partenaire de jeu Romain Guillamot. Direction le centre de formation niçois. Non sans une certaine appréhensi­on. «En allant à Nice, j’avais un peu peur de vivre seul, de découvrir un nouvel environnem­ent. J’allais loin de ma famille alors que ma mère me couvait un peu… Ça a été compliqué au début », concède aujourd’hui le barbu.

« Il fallait serrer les dents »

D’autant que des pépins physiques viennent rapidement freiner sa progressio­n : le docteur du centre lui diagnostiq­ue une pubalgie qu’il traînera pendant des mois. Et si Honorat peut compter sur l’aide de ses parents - « ils effectuaie­nt chaque week-end les allers-retours entre Nice et Toulon » pour qu’il garde un lien avec ses racines, la présence de connaissan­ces à Nice s’avère tout aussi importante. « Il y avait des jeunes que je connaissai­s de détections passées dans le Var. Cela m’a beaucoup aidé. » À tel point que dès les premiers entraîneme­nts, « Francky » impression­ne Thierry Malaspina, l’un des entraîneur­s en U17 : «Je me souviens de l’une de ses premières opposition­s. Il prend la balle à 40 mètres du but, frappe et marque. C’était ça, Franck. » Mais le jeune Varois se repose alors un peu trop sur son principal atout, à savoir « une rapidité assez exceptionn­elle ». Cela fait encore sourire l’actuel coach des gardiens du RC Lens : « Quand il arrive de Sanary, c’était ‘’je vais tout droit et je tire’’(rires) ». Une manie qu’il gomme petit à petit, dans un centre de formation où la rigueur est de mise. « On avait régulièrem­ent des fouilles dans nos chambres pour savoir si l’on cachait des gâteaux.

Franck Honorat (ici face à Angel Di Maria)

Le surveillan­t venait voir à 22 h si l’on dormait et si l’on n’avait pas de téléphone. Et même si on n’était pas au top physiqueme­nt, on nous forçait à nous entraîner. Il fallait serrer les dents. »

Des doutes et une petite revanche

Mais lorsque c’est nécessaire, le petit Aiglon sait toujours user de sa vitesse. Romain Perraud l’a connu à Nice, puis retrouvé en Bretagne. Il se souvient : « Lorsque Franck fait son premier match (deuxième en fait, NDLR) en Ligue 1 contre le PSG, il y a une action où il prend de vitesse Thiago Silva. Le lendemain, tout le monde en parlait au centre de formation. Ça nous avait beaucoup marqués. » Avant d’obtenir le droit de jouer ce type de rencontre à seulement 17 ans, Honorat s’entraîne pendant des mois avec le se verrait bien tenter une expérience à l’étranger.

groupe pro : « Bodmer, Cvitanich… Quand on a 16 ans et que l’on s’entraîne avec eux, on ne peut que prendre du plaisir et progresser. » Et ce n’est pas sans connaître quelques phases de doutes. « Jeune, j’ai connu une période plus compliquée. Je m’entraînais avec les pros et, du jour au lendemain, on me dit d’aller avec la CFA… Je n’y allais pas à contrecoeu­r, seulement, j’attendais un message chaque dimanche pour savoir si je réintégrai­s le groupe profession­nel. Ça a duré six mois. Beaucoup de choses se sont passées dans ma tête. » Mais le jeune Aiglon ne s’impose pas à Nice, ne disputant qu’une vingtaine de matchs. Avant

de s’envoler. Pour Romain Perraud, « quand on a tout fait très vite et qu’on débute très jeune en Ligue 1, il faut faire attention. Après, le club ne lui a pas fait tant confiance que ça. Heureuseme­nt, Francky a pu compter sur ses expérience­s en prêt pour s’aguerrir. » Des expérience­s qui l’amènent à l’ASSE, puis au Stade Brestois où son coéquipier est heureux de pouvoir compter sur lui : «Il a élargi sa palette de jeu et gagné en finition ainsi qu’en sang-froid. »

Un sang-froid qu’Honorat met à contributi­on en marquant un but de 20 un soir de janvier 2021… contre l’OGC Nice. Sans rancune.

DORIAN VIDAL

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France