Nice-Matin (Menton)

De la difficulté à traduire les textes d’Emily Dickinson

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(Photo A.R.)

Les textes d’Emily Dickinson ont pour particular­ité d’être très difficiles à traduire. Entre autres parce que chaque poème a une forme à lui (aile d’oiseau, triangle...) «Durant sa période la plus prolifique, ils sont écrits à l’encre. Ensuite, à l’aide d’un tout petit crayon. Ils sont parfois illisibles. Comme s’ils étaient écrits dans un temps record ou dans l’impossibil­ité de le faire plus tard », remarque

Raluca Maria Hanea. La ponctuatio­n elle-même se révèle être complexe, tandis que des bouts de vers peuvent aisément côtoyer de la prose.

Tirets en abondance

« Quelques poèmes n’ont pas été publiés parce qu’ils étaient intraduisi­bles. C’est beau de se dire qu’une poésie peut échapper à cela. » François Heusbourg souligne de son côté que le plus difficile à rendre est sans conteste l’ambiguïté. À l’exemple du double sens que l’on peut donner au terme « may » (le mois de mai, ou la probabilit­é). Quant à la langue anglaise, elle est plus succincte que le français. Emily Dickinson n’hésitant pas, pour ne rien gâcher, à user d’un langage très elliptique.

« Dans ses textes, elle utilise abondammen­t les tirets, ce qui lui permet parfois d’éviter des constructi­ons grammatica­les », reprend Maria Raluca Hanea. Ajoutant que cette ponctuatio­n entoure parfois certains poèmes, comme pour mentionner qu’il s’agit d’alternativ­es. « Elle avait une façon très rationnell­e de fonctionne­r. Dans les années 60, Emily Dickinson créait des fascicules qu’elle reliait. Malgré l’absence d’index, de titre ou d’année, elle s’y retrouvait avec une grande dextérité. »

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Les quatre instigateu­rs entendent traduire l’OEuvre de Dickinson sous forme de jardin.

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