Dans la Métropole, tous les plus de ans, inscrits, ont été vaccinés
Une ruche. Des blouses. Des infirmières, des médecins. Des bouteilles et des bouteilles de gel hydro alcoolique et une file d’attente immense devant le Palais des expositions à Nice. Rebelote à Nice : pique et pique et nouveau coup d’accélération de la campagne de vaccination… Alors que le week-end dernier 13 000 personnes avaient reçu une première injection, quelque 5 200 Métropolitains ont été vaccinés (première dose) au PfizerBioNtech hier. « Cela signifie que les 75 et plus volontaires et inscrits sur notre plateforme auront tous été vaccinés ce soir [samedi soir, N.D.L.R.] », comptabilise Christian Estrosi, venu visiter les deux vaccinodromes des Expos qui officiaient, hier, avec le centre de Nikaïa. En fait, précise Véronique Borré, responsable de la campagne de vaccination, « 2 000 inscrits de 75 ans ne sont pas venus. Nous les contactons au cas par cas. Beaucoup ont été vaccinés par leur médecin traitant ».
doses la semaine prochaine
« On avance », se félicite le maire de Nice interrompu par Jacky et Rosette «les marchands de coquillages vous vous rappelez ? » qui bondissent de leur siège de la salle d’attente, tout masque FFP2 dehors : « Merci, merci, on est contents d’être vaccinés!» Ils se rasseyent. Le docteur Max Hizer, un des huit médecins volontaires sur le centre au côté des quelque quarante infirmières mobilisées, consulte leur fiche de santé et leur parle doucement : « Vous verrez c’est très anodin… ». Direction le box pour la piqûre. Christian Estrosi les regarde partir bras dessus bras dessous. Il est content : « À partir de lundi, on admettra les (Photo François Vignola) 65 ans et plus. La semaine prochaine on recevra 11 000 doses, 6 000 Pfizer et 5 400 Moderna. On fait mieux qu’ailleurs. » Mais pas assez selon lui. Il remet le Sputnik V sur le tapis(1) : « On pourrait aller beaucoup plus vite s’ils nous lâchaient le vaccin russe. J’ai les réseaux pour en obtenir des milliers de doses, nos centres ont la capacité de vacciner 50 000 personnes par semaine. On pourrait tout régler en quelques semaines… » Il ne comprend pas…
Fanfare et certificats
La file d’attente s’allonge. La fanfare des pompiers joue une musique d’ambiance, histoire de détendre l’atmosphère. Au bout du bout du parcours, un homme au micro remet des certificats de vaccination. Agnès, 70 ans, sort avec le précieux sésame. Elle est « soulagée : j’ai une mère très âgée et malade, je m’occupe d’elle, il ne faudrait pas que je sois contaminée… ». Elle croise Christian Estrosi : « Monsieur, je ne suis pas souvent d’accord avec vous mais là, ce que vous faites, c’est bien… »
LAURE BRUYAS lbruyas@nicematin.fr 1. Lire nos éditions d’hier.
Savoir +
Quiestprioritaire ?Quandvousvousinscrivez surlaplateformedelaMétropole,vouspouvez cocher les cases « comorbidités » pour accélérer le processus.
Pour autant, les services de la collectivité n’ont aucune visibilité sur votre état de santé, la CNIL (commission nationale de l’informatique et des libertés) protégeant vos données. Si vous êtes particulièrement fragile, atteint d’une affection de longue durée, sous traitement immunosuppresseur ou tout autre critère listé sur le site du ministère de la Santé, vous pouvez être vacciné en priorité.
Pour le faire savoir aux responsables des vaccinodromes de la Métropole, vous pouvez envoyeruncertificatmédicaldétailléàl’adresse suivante : vaccination.covid19@nicecotedazur.org
Ce samedi matin, Évelyne est au stand de préparation des vaccins. Concentrée. Attentive. Concernée.
Chaque geste compte.
Chaque geste est un pas.
Une dose, une seringue, une vie. La file d’attente ne cesse de s’allonger devant le vaccinodrome du
Palais des expositions.
Les volontaires s’affairent.
Évelyne est de ceux-là. Présente. Efficace. À ans, cette infirmière, qui avait arrêté de travailler il y a quatre ans, a repris du ser- Évelyne, infirmière a remis vice après avoir été tou- la blouse pour aider les chée elle-même par la autres après avoir été ellemême Covid. « En mars dernier, contaminée. explique-t-elle, je suis tombée (Photo François Vignola) malade. » Et, ajoute-telle, « j’ai compris que l’épidémie allait durer ». Pendant sa convalescence, cette soignante au repos malgré elle a « cousu des blouses avec de vieux de draps pour celles qui allaient au front. À l’époque, elles n’avaient rien pour se protéger… ». Au fond de son lit, elle était en rogne : «Je voulais participer à l’effort de guerre. » Et c’est pas deux coups d’aiguille et de dé à coudre qui allaient suffire.
Elle voulait reprendre l’aiguille, la vraie, celle qui soigne, celle qui sauve, piquer ; participer. « En janvier dernier, en allant me faire vacciner au Théâtre de Verdure, j’ai vu une grande affiche : la Métropole recrutait. » Alors elle a remis la blouse. Elle était au centre Nikaïa le week-end dernier, à Saint-Laurent-du-Var et à Saint-Martin-du-Var la semaine dernière. Elle sera à Saint-Martin-Vésubie demain avec son « mari médecin à la retraite », lui aussi volontaire « pour faire avancer la campagne ». Évelyne pique, aide, informe. Et sourit : « Je suis contente de faire partie de la grande équipe de la Métropole, contente d’apporter le peu que je peux, ma petite pierre. » L.B.