« On ne supporte plus d’être enfermées ! »
« On se supporte plus d’être enfermées ! Il faut se dépêcher de rentrer le soir. Les magasins sont fermés le week-end. On ne peut plus rien faire », se désespèrent Rahma et Safia. Les deux adolescentes de 14 et 15 ans qui résident à Nice ouest tentent néanmoins de relativiser : « C’était pire avec le confinement total. Là on peut quand même aller au collège, alors on fait avec. » « Certains le vivent mieux que d’autres, constate Safia. Nous sommes huit enfants à la maison et j’ai de la famille qui vit dans le même immeuble alors je ne suis pas seule, je ne m’ennuie pas. Ce doit être plus difficile pour ceux qui sont enfant unique. »
Sur les violences dont se rendent coupables certains adolescents, « le confinement quel état seront la société et le marché de l’emploi après la crise ? « Pour le brevet, j’aimerais bien être sûre. Je n’ai pas encore choisi mon orientation. Ça devient stressant », commente Safia.
« On vit au jour le jour, résume son amie. Pour les générations d’avant c’était plus stable. »
« Des bagarres il y en a presque tous les jours »
« Des bagarres il y en a presque tous les jours, plus que les autres années », constate Azzedine, 14 ans, «mais à l’extérieur du collège », notet-il. A l’intérieur de l’établissement scolaire, signe, selon lui, que les tensions sont exacerbées, « les élèves se parlent mal et parlent mal aux profs ».
« C’est très énervant de devoir rentrer chez soi après le collège, témoigne son camarade Ali, contrarié de ne plus pouvoir se rendre à ses entraînements de baskets qui rythmaient auparavant sa semaine.
Alors quand il a besoin de se défouler, « je fais comme lui, indique l’adolescent en désignant son camarade, je tape dans un coussin ».
M. T.