Vers une piste pour accéder à la Madone de Fenestre
La Madone de Fenestre sera-t-elle accessible cet été ? Gérard Nervi n’est pas le seul à se poser la question. En temps normal, ils sont deux éleveurs à y passer l’estive. Surtout, ce site situé sur les hauteurs de Saint-Martin-Vésubie, au coeur du parc du Mercantour, est un lieu touristique majeur. Il attire, tous les ans, locaux, pèlerins et randonneurs. Certes, il n’a pas été endommagé par la tempête Alex mais la route (11 kilomètres entre le village et la Madone) a été coupée en plusieurs endroits.
Tout le monde évoque l’aménagement d’une piste mais rien n’est sûr pour l’instant. « J’avais essayé de créer un groupe informel avec les éleveurs et les associations pour que nous ayons des informations, retrace le président de l’association des Pèlerins de Notre-Dame-de-Fenestre, Marcel Perotti. C’est le flou total. » Selon lui, le site accueille « entre 80 000 et 120 000 personnes chaque année ». Il espère pouvoir y organiser des animations mais a besoin, lui aussi, de visibilité.
« On pourra y aller, mais avec quels véhicules ? »
Selon lui, le « point de départ » sera le porter à connaissance qui doit être établi entre le préfet des vallées sinistrées et la mairie de SaintMartin-Vésubie. « C’est ce document qui va permettre de donner les priorités sur les infrastructures à reconstruire. » Marcel Perotti craint que tout ne soit misé sur l’accès au Boréon, même s’il croit au scénario de la piste provisoire. Le premier adjoint de Saint-MartinVésubie, Alain Jardinet, répond qu’il n’est pas question de « priorités » sur le porter à connaissance, mais de délimiter des zones de constructibilité. « De ce qu’on sait du Département et de la Métropole [responsables des travaux d’infrastructure], tout est prioritaire car tout est lié : les maisons, comme le tourisme, dont fait partie la Madone. »
Pour lui, le scénario se dessine : une piste, déjà commencée, doit être achevée dès qu’il n’y aura plus de neige et fera office d’accès pour cette année. La question est de savoir quels véhicules pourront circuler. « Le Boréon, la Madone ou Mollières, on pourra y aller cet été, assure le premier adjoint. Les éleveurs pourront monter leurs vaches avec leurs 4x4 sans aucun problème. Ce qui m’inquiète plus, c’est pour les bus. » Et donc, pour le tourisme.
A. L.