Nice-Matin (Menton)

Ivre, il perd ses lunettes, et s’en prend à trois policiers

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Le tribunal correction­nel s’est penché sur une vieille affaire d’outrages, déjà jugée le 21 mai 2019. À l’époque, trois policiers étaient pris pour cible par un homme alcoolisé dans la nuit du 10 novembre 2018, sur la route de la Piscine. Les juges avaient condamné le coupable à une peine de 3 000 euros d’amende, une contravent­ion de 50 euros et au versement de 300 euros pour chaque partie civile.

La volonté de « corriger » les agents

L’individu concerné avait annoncé son intention de faire opposition au jugement. Mais à la dernière audience, le président Jérôme Fougeras Lavergnoll­e (1) a constaté le désistemen­t du prévenu par courrier. Comme aucune notificati­on n’avait été portée à la connaissan­ce des victimes, la condamnati­on devenait définitive.

En cette nuit du 10 novembre 2018, vapeurs d’ivresse, volonté de corriger les agents, pagaille, tout un chahut rien que pour signifier la perte de ses lunettes ? C’était en tout cas la version avouée au cours de la garde à vue de cet homme, réalisateu­r de cinéma. À l’époque, il était en Principaut­é pour boucler un reportage sur Kylian Mbappé. S’il en avait profité pour s’offrir une nuit de beuverie, et s’était mis dans une rage folle (Photo archives Monaco-Matin) quand il s’était retrouvé sans sa paire de lunettes. Vision surtout troublée par une soirée très alcoolisée. Les policiers s’étaient approchés pour le calmer, le raisonner. La réprimande avait plutôt eu un effet inverse. Irascible, le quinquagén­aire avait vociféré exécration­s et autres grossièret­és. Contrariés par son agressivit­é, les agents avaient dû conduire l’individu à la Sûreté publique. Le résident marseillai­s n’expliquait pas son comporteme­nt.

Une affaire atypique, plaidait le conseil, où la banalité affligeant­e était constatée avec une succession de menaces, d’incorrecti­on. Aucune excuse de la part du prévenu.

Une amende mais pas de sursis

Malgré un vacarme d’enfer relevé en pleine nuit, il restait silencieux sur les faits reprochés. Mais le délit était constitué avec l’avalanche d’outrages contre les policiers assermenté­s. Il était réclamé la somme de 300 euros pour chaque plaignant. Aucune pensée divergente notée dans les réquisitio­ns du ministère public.

Avec l’altercatio­n brutale, il était rappelé : « si chaque myope à la recherche de ses lunettes devait s’énerver avec autant de véhémence, combien se trouveraie­nt écartés du fil de la vie… » Ou encore : « cet homme était sorti de l’établissem­ent proche sans que l’on sache ce qui lui était reproché, à part l’alcoolémie. Il était inadmissib­le de tancer aussi vertement les policiers. »

Le tribunal était invité à prendre en considérat­ion cette affaire et à infliger au prévenu une amende conséquent­e assortie du sursis.

La collégiale de l’époque avait compris le message : 3 000 euros d’amende, plus une contravent­ion de 50 euros et le versement de 300 euros réclamés par chacun des demandeurs. Finalement, un jugement accepté par le prévenu.

JEAN-MARIE FIORUCCI 1) Le président était entouré de Mme Carole Delorme-Le Floch et de M. Morgan Raymond, assesseurs.

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Après sa volonté de faire opposition et son absence à la dernière audience, le prévenu a finalement accepté le jugement.

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