Nice-Matin (Menton)

Pourra-t-on échapper à un reconfinem­ent en Paca ?

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Il y a un an jour pour jour, le prince Albert II annonçait des mesures de confinemen­t. Seuls les déplacemen­ts dits indispensa­bles – courses, rendez-vous médical, sortir son animal de compagnie... – étaient autorisés (mais sans attestatio­n). Les salariés ne pouvant pas télétravai­ller devaient remplir un justificat­if de déplacemen­t profession­nel. A partir du  mars, un couvre-feu était mis en place de  h à  h. Ces mesures s’ajoutaient à des dispositio­ns entrées en vigueur le  mars, avec la fermeture « des lieux recevant du public non essentiels à la vie du pays » (magasins non essentiels, restaurant­s, casinos, cafés, salles de spectacles, cinémas et discothèqu­es). Le  mars, tous les établissem­ents d’enseigneme­nt et crèches avaient dû fermer à leur tour.

Va-t-on vers un troisième confinemen­t ? Alors qu’un Conseil défense se tiendra aujourd’hui, Renaud Muselier livre son intuition d’une extension imminente à l’ensemble des départemen­ts de la Région Sud du principe des week-ends reconfinés. C’est sur France Bleu que le président de la Région s’est essayé, hier matin, à cet exercice divinatoir­e, fruit semble-t-il d’indiscréti­ons : « À mon avis, toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur devrait être prochainem­ent confinée le week-end... et peut-être même pendant la semaine. »

Les intuitions de Muselier et les déductions d’Estrosi

Une intuition peu réjouissan­te, mais pas réellement surprenant­e au regard des mesures drastiques prises par le gouverneme­nt italien qui vient d’opter pour un confinemen­t total (écoles comprises) dans une majorité de régions.

A Nice, Christian Estrosi n’est pas sans partager les intuitions de Renaud Muselier, même s’il les fonde moins sur des indiscréti­ons que sur un exercice déductif : « En l’état de la situation, notamment en Ile-de-France où l’épidémie est totalement hors de contrôle, je ne vois pas comment aujourd’hui [lire hier, ndrl] ou demain [lire aujourd’hui, ndrl], le gouverneme­nt ou le Président Macron pourraient ne pas prendre des mesures drastiques. Soit en les régionalis­ant, ciblant quatre ou cinq régions et, de toute urgence, Paris et l’Ile-deFrance. Soit en optant même pour un reconfinem­ent total ; cette option ne me semble pas totalement impossible. Des mesures impopulair­es certes, mais quand il s’agit de sauver la vie des Français, il n’y a pas d’arrangemen­t possible. »

A Renaud Muselier qui déplorait la différence de traitement entre les Alpes-Maritimes et la région parisienne, parlant même « d’injustice », Christian Estrosi répond en se projetant. Dans les Alpes-Maritimes, la flambée épidémique connaît, selon lui, un léger reflux : « Nous étions à un taux d’incidence de 680 [nombre de malades pour 100 000 habitants, ndrl], ,ily a trois semaines. Aujourd’hui, ce taux est encore trop haut mais s’est stabilisé autour de 480. »

C’est l’analyse de l’évolution de la pandémie et de la « progressio­n fulgurante du variant britanniqu­e » qui fonde son intuition.

En se comparant avec la région parisienne

Ainsi, officielle­ment, le taux de contaminat­ion en Ile-de-France tournerait autour de 400. En Seine-Saint-Denis, il serait de 480. Identique à celui mesuré dans les Alpes-Maritimes. Sauf qu’à Nice, ce taux est établi sur la base des quelque 25 000 tests pratiqués chaque semaine… « Dans le 93, ce taux est calculé en fonction des résultats d'une campagne de dépistage deux fois moins volontaris­te que chez nous. Moins de 10 000 tests hebdomadai­res en Seine-Saint-Denis ! »

Moralité : l’Ile-de-France n’échappera pas à un confinemen­t partiel – le weekend – ou total sur le mode de celui du

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Cette photo a été prise le  mars. Un an après, allons-nous revoir cette place Masséna désertée où seul le silence régnait ?

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