Nice-Matin (Menton)

Jean-Michel, infirmier libéral à Nice : « La collaborat­ion entre les profession­nels de santé s’est accentuée »

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Jean-Michel Letroublon, infirmier libéral à Nice, n’a pas chômé depuis l’an dernier. Impensable, même au plus fort de la crise, même lorsqu’on ignorait encore tout de la Covid-19, de baisser les bras. « Au début de la pandémie, nous manquions d’équipement, c’était un peu système D : certains avaient des masques et des gants en stock, on s’est entraidés entre profession­nels. » À l’époque, il fallait soigner, continuer les visites à domiciles sans savoir à quoi il s’exposait mais l’infirmier confie n’avoir jamais songé à arrêter.

« La crise a un peu modifié nos manières de travailler. On a renforcé les gestes barrières. Désormais, on porte systématiq­uement le masque, on utilise sans arrêt du gel hydroalcoo­lique. On ne prend aucun risque. » (DR)

« Pédagogie auprès des patients »

La technologi­e s’est aussi invitée dans les tournées. « Nous avons pris l’habitude d’appeler les médecins lorsque nous sommes chez des patients et qu’ils ont besoin d’un avis médical ou par exemple si la saturation en oxygène est basse. La téléconsul­tation fonctionne bien et c’est quelque chose qui restera. D’ailleurs, la collaborat­ion entre les profession­nels s’est accentuée : on coopère entre infirmiers, pharmacien­s, médecins, labos... Nous avons de nouvelles prises en charge liées à la Covid : le suivi des patients malades à domicile (deux fois par jour), mais aussi la réalisatio­n de tests PCR ou antigéniqu­es. Aujourd’hui, on a davantage de connaissan­ces sur cette pathologie donc on a moins peur. Toutefois, on doit encore faire beaucoup de pédagogie auprès des patients. Il faut rappeler les gestes barrières. Mais aussi expliquer l’intérêt de la vaccinatio­n. » Jean-Michel Letroublon figure parmi les premiers soignants à être vaccinés. Une évidence pour cet infirmier qui se fait vacciner chaque année contre la grippe. « C’est rassurant parce que je ne risque pas d’attraper le virus chez un patient, donc je peux prodiguer les soins sans crainte. Par ailleurs, ça me permet aussi d’expliquer l’intérêt de la vaccinatio­n aux patients. » Et le dialogue, il en faut. Pour parler du virus mais aussi pour apaiser les craintes : « Parfois, l’infirmier est la seule personne que voit un patient âgé de la journée. Notre présence est importante pour eux et pour les familles. » Un rôle qui peut être difficile lorsque les choses se terminent mal : «il arrive qu’un patient Covid + décompense en quelques heures et qu’il décède. Psychologi­quement, ce n’est pas évident car c’est quelque chose auquel on n’est pas habitué », raconte pudiquemen­t JeanMichel.

Le soignant attend toutefois du gouverneme­nt qu’il autorise les infirmiers à vacciner de manière autonome. « Pour l’instant, nous ne pouvons le faire que si un médecin est présent. Pourtant, nous avons toutes les compétence­s pour mener l’interrogat­oire préalable et pour surveiller le patient dans les 15 minutes qui suivent l’injection. Il faut nous faire confiance. »

AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

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Jean-Michel, infirmier libéral, a souhaité être rapidement vacciné pour pouvoir continuer à soigner ses patients sans risque.

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