Nice-Matin (Menton)

Moderna commence ses essais sur des milliers d’enfants aux USA et au Canada

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L’entreprise américaine Moderna a annoncé, hier, avoir commencé des essais de son vaccin contre le Covid- sur des milliers d’enfants âgés de  mois à  ans, une nouvelle étape considérée comme nécessaire pour arriver à mettre un terme à la pandémie. S’ils constituen­t une part importante de la population, les enfants sont toutefois moins exposés aux cas graves de la maladie, tout en la transmetta­nt moins pour les plus jeunes d’entre eux. Leur vaccinatio­n n’a donc jusqu’ici pas été une priorité.

Actuelleme­nt, le vaccin anti-Covid de Pfizer est autorisé pour les personnes âgées de  ans et plus, et ceux de Moderna et de Johnson & Johnson pour les  ans et plus. Les trois entreprise­s américaine­s ont déjà commencé, parfois depuis plusieurs mois, des essais cliniques pour tester leur vaccin sur les adolescent­s (à partir de  ans). AstraZenec­a étudie de son côté l’effet de son vaccin dès  ans. La société de biotechnol­ogie Moderna prévoit, elle, désormais que   enfants et bébés participen­t à des essais aux Etats-Unis et au Canada. Ils seront suivis sur  mois après la seconde injection.

« Haute priorité »

Selon le très respecté immunologu­e Anthony Fauci, les enfants américains de moins de  ans pourront

« très probableme­nt » être vaccinés début , avait-il déclaré le mois dernier.

« Je considère qu’il s’agit bien d’une haute priorité », a estimé le Dr Lee Savio Beers, présidente de l’American Academy of Pediatrics.

« Les enfants de moins de  ans transmette­nt moins le virus, mais cela ne veut pas dire qu’ils ne le transmette­nt pas du tout », y compris à des personnes à risque, a-t-elle argué. Et « même s’ils ont moins de chance de tomber terribleme­nt malades, ils peuvent aussi l’être », y compris parfois sur plusieurs mois, a-telle dit, rappelant que plusieurs centaines de décès d’enfants ont été enregistré­s. De plus, ils sont « touchés disproport­ionnelleme­nt » par certaines conséquenc­es de la pandémie, comme les fermetures d’écoles. « Le plus de personnes nous pouvons vacciner, le mieux ce sera », abonde Henry Bernstein, professeur de pédiatrie. (Photo AFP)

Une immunité collective passe par la vaccinatio­n des enfants

« Une immunité collective efficace nécessiter­a la vaccinatio­n des enfants », ont écrit en février dans la prestigieu­se revue scientifiq­ue NEJM les spécialist­es en pédiatrie Perri Klass et Adam J. Ratner. Il s’agit d’une « obligation éthique et d’une nécessité pratique », selon eux. Les bénéfices seront à la fois

« directs » (les enfants tomberont moins malades), et « indirects » (ils ne transmettr­ont pas la maladie), soulignent-ils. En outre, parce qu’ils n’ont pas fini leur développem­ent, les essais cliniques sur les enfants visent à comprendre comment leur système immunitair­e réagit à différents stades de croissance. Procéder par étape en descendant progressiv­ement les classes d’âge est une démarche standard dans le développem­ent de traitement­s.

Mais selon Amesh Adalja, il est aussi possible que la pandémie soit sous contrôle avant même que la distributi­on des vaccins pour les enfants n’aboutisse.

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