Une série d’incendies qui pose question
(Photo Laurent Boxitt) important pour moi que cette crise sanitaire ne fasse pas éclater le groupe construit. On a abordé la saison - avec beaucoup de joie mais j’étais convaincu qu’elle allait être stoppée » ,seremémore le technicien roquebrunois. Un pressentiment qui s’est avéré juste.
« Nous sommes des amateurs et le football n’est pas une priorité. Il y a eu de gros bouleversements comme les parents plus autorisés à rentrer dans le stade. En seniors on n’a pas pu s’entraîner pendant un temps. Aujourd’hui, malgré l’arrêt des compétitions, on a toujours proposé des séances d’entraînement dans le respect des règles sanitaires et je suis favorable à ne rien lâcher afin de perdre le moins possible de joueurs car ce serait une grosse déception à titre personnel. »
En dehors de la période estivale, où des spectacles ont pu se tenir en extérieur, la comédienne Mandine Guillaume a dû miser sur les établissements scolaires pour pouvoir jouer. Avec la compagnie de l’Embrayage à paillettes, en décembre. Puis pour une représentation de sa création « Éclaboussure » au lycée Curie, en février. «La date était prévue depuis longtemps… et n’a pas été annulée. C’est magique de retrouver un public. Ces quelques petites bulles ont fait du bien », commente la Mentonnaise. Qui a également pris part au cabaret solidaire Cabarnaüm, organisé à Carros, après la tempête Alex, au profit de l’Amacca (Association pour le maintien des alternatives en matière de culture et de création artistique) de la Roya. Mandine a plus largement profité de la baisse de régime forcée et du temps dont elle disposait pour s’investir dans la vallée sinistrée. Contribuant à des chantiers solidaires. Suivant une formation pour faire des murs en pierres sèches. « On se sent moins inutile », glisse-t-elle.
Habituée à écrire à partir du réel, Mandine travaille déjà sur des créations tirées de son expérience. L’une sur lesdits murs. L’autre avec les résidents du Prieuré, à Saint-Dalmas-de-Tende. «Je collecte leurs témoignages. Le Prieuré était le centre névralgique de la solidarité. On fera un spectacle avec eux pour raconter tout cela. »
Du côté du théâtre du Lavoir, dont elle est la directrice artistique, la saison n’a pas pu commencer. «Onamisla salle à disposition des compagnies qui préparent un spectacle, mais c’est difficile pour elles de se projeter. »
Les cours avec les enfants ont pu être maintenus. Mais pas ceux pour les ados, soumis au couvre-feu. «On s’était organisé pour qu’ils puissent venir le week-end, avant d’annuler avec le confinement partiel. À chaque fois que quelque chose est mis en place, il y a une mauvaise nouvelle », résume Mandine. Pas résignée pour autant à rendre les armes culturelles.