Nice-Matin (Menton)

Plans sociaux : il faut limiter « l’hémorragie »

Alors que l’hôtel Fairmont vient d’acter le départ de 47 salariés volontaire­s et 6 contraints, les syndicats dénoncent un plan social opportunis­te. Ils demandent davantage de contrôles.

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La « victoire » est « amère et frustrante » pour les représenta­nts du personnel de l’hôtel Fairmont. Après deux mois de négociatio­ns, la direction de l’établissem­ent a annoncé vendredi la clôture de son plan de réduction d’effectifs entamé fin janvier.

« Quarante-sept collègues sont partis », fait savoir Pierre-Louis Renou, vice-président régional et directeur général de l’hôtel, dans un communiqué de presse, se félicitant de « très bons retours ».

Au Novotel aussi ?

Car si le plan initial prévoyait la suppressio­n de 72 postes sur la base du volontaria­t, ce sont finalement 85 personnes qui se seraient manifestée­s pour faire partie de cette vague de départs. « Femmes de chambre, voituriers, personnels techniques… certains, en fin de carrière dans des emplois pénibles ou en longue maladie, ont vu l’opportunit­é de quitter l’entreprise dans de meilleures conditions. Malheureus­ement, cette possibilit­é leur a été refusée », regrettent les représenta­nts du personnel, qui affirment qu’il faudra s’attendre à « des démissions dans les semaines et mois à venir ».

Mais surtout, les syndicats s’inquiètent de la multiplica­tion des plans sociaux dans l’hôtellerie, affirmant qu’un « plan de licencieme­nts a été lancé au Novotel ». Seize salariés seraient concernés, selon l’Union des Syndicats de Monaco (USM).

Et de rajouter : « D’après nos informatio­ns, le Méridien aurait aussi fait appel aux départs volontaire­s. On s’aperçoit que ce sont surtout des plans sociaux opportunis­tes. La SBM a ouvert la voie On craignait que d’autres établissem­ents suivent. C’est le cas. On espère que l’hémorragie va s’arrêter là. » Pour cela, les syndicats appellent à la vigilance des pouvoirs publics, (Photo M.C.)

notamment sur le contrôle du Chômage Total Temporaire Renforcé (CTTR). « Il est anormal que des entreprise­s sous perfusion de l’État mettent en place des mesures de plans sociaux. Dans ce cas, le gouverneme­nt devrait être en droit de réclamer l’argent qu’il a donné pour sauvegarde­r les emplois. »

Nouvelles dispositio­ns du CTTR

De nouvelles directives ont été annoncées dans le cadre de la prolongati­on du CTTR jusqu’à la fin du mois de juin 2021.

Elles prévoient notamment « qu’en cas de déclenchem­ent d’un plan social, l’employeur subira une pénalité de 10 % de son reste à charge ».

Mais aussi que « les entreprise­s ayant licencié ou recrutant du personnel non permanent (extra ou CDD de courte durée), ne pourront pas obtenir le bénéfice du CTTR si le nouveau recruté ou le personnel permanent remplaçant des fonctions similaires sont placés en CTTR ».

Du côté du Fairmont, le combat continue. « Il reste cinq cadres et une salariée visés par un départ contraint. » Des solutions de reclasseme­nt ou d’accompagne­ment sont à l’étude.

Pour les 362 salariés restants, les syndicats entendent trouver un accord pour une reconnaiss­ance de la pénibilité du travail.

MARIE CARDONA

1. 227 départs volontaire­s et 4 contraints.

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Les syndicats appellent à la vigilance des pouvoirs publics, notamment sur le contrôle du CTTR.

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