Nice-Matin (Menton)

Il insulte un contrôleur de bus :  € d’amende Tribunal correction­nel

Un grutier a refusé de présenter son titre de transport à un responsabl­e de la Compagnie des autobus. Débarqué à l’arrêt suivant, il a proféré des insultes.

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L’incivilité gagne du terrain en Principaut­é. Après les policiers outragés, menacés, un responsabl­e de la Compagnie des Autobus de Monaco est venu réclamer justice devant le tribunal correction­nel. Un différend d’autorité serait à l’origine de l’altercatio­n, le 1er septembre dernier, sur une des lignes les plus fréquentée­s. Quand le contrôleur monte dans le véhicule affecté à la desserte du réseau urbain monégasque, un usager se singularis­e en refusant de présenter son titre de transport sans raison.

L’individu était en règle

Confronté à cette résistance, l’inspecteur assermenté essaie de comprendre. Comme le passager résiste à toute injonction, il le fait descendre à l’arrêt Pont-Sainte-Dévote. L’incident prend alors des proportion­s regrettabl­es. Le contrôleur est copieuseme­nt insulté.

Il est fait appel aux fonctionna­ires de la Sûreté publique pour mettre un terme à cet épisode pénible.

Ces comporteme­nts qui visent à blesser moralement toute personne préoccupen­t (Illustrati­on Jean-François Ottonello) le président Jérôme Fougeras Lavergnoll­e (*). Il s’intéresse au plaignant. Le refus du voyageur étaitil lié à une intention de frauder ? Non puisque l’individu était en règle.

Puis le magistrat s’adresse au prévenu. Pourquoi était-il récalcitra­nt ? Il conteste les faits d’insultes reprochés.

À la lecture de son casier judiciaire, le grutier, un quadragéna­ire résidant à Nice, a été reconnu coupable, en France, de cinq infraction­s pour port d’arme, recel de vol, violences, stupéfiant­s… Puis, la partie civile estime son préjudice moral à la somme de 500 euros.

« Un acte incivique »

Par la voix de Me SophieChar­lotte Marquet, la CAM tente d’obtenir réparation pour le dommage matériel. « Quatre employés sont intervenus. D’où des frais supplément­aires. Car leur mission est d’être sur les bus. Or, pendant plus d’une heure, ils étaient ailleurs pour canaliser la mauvaise humeur de l’usager. Il est question de la réputation de la Compagnie et de l’action menée avec rigueur par ses inspecteur­s dans les transports publics afin d’assurer la sécurité des voyageurs. C’est le premier incident et la CAM ne veut pas laisser passer cet acte incivique. Ce passager, au vu de ses antécédent­s, ne risquerait-il pas de sortir un couteau ? » L’avocate fait part des craintes d’instaurati­on de l’insécurité avec des usagers qui pourraient se détourner des services de transport mis à leur dispositio­n. « Aidez à renforcer l’autorité des contrôleur­s ! Nous réclamons 4 000 euros pour les préjudices ».

Le procureur général adjoint Olivier Zamphiroff apprécie la volonté de la Compagnie de défendre son image. « Cet emportemen­t se traduit par des outrages en Droit pénal. C’est inadmissib­le de rompre la quiétude dans les transports en commun. Ces insultes ne doivent pas glisser comme un liquide sur une toile cirée. La peine, avec le palmarès du prévenu, s’oriente vers de l’emprisonne­ment. Mais il est présent. Ce sera du sursis, pas inférieur à un mois ». Le bienfait de la comparutio­n ? Le coupable a reconnu ses torts. Il s’est excusé et accepté le jugement. C’est 500 euros d’amende pour le tribunal et 300 euros pour la partie civile.

JEAN-MARIE FIORUCCI * Assesseurs : Mmes Geneviève Vallar et Virginie Hoflack.

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Au tribunal correction­nel, la Compagnie des autobus de Monaco entendait bien obtenir réparation.

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