Confinement acte III :
La liste des commerces autorisés à ouvrir dans les a été communiquée tard hier soir, empêchant les professionnels de se préparer et laissant la place à l’interprétation.
L’annonce, faite jeudi soir par le Premier ministre, d’un nouveau confinement, applicable du jour au lendemain, sept jours sur sept pendant quatre semaines dans seize départements, dont les AlpesMaritimes, a pris tout le monde de court et suscité de nombreux commentaires.
Illisible
Les commerces et services jugés « non essentiels » lors du deuxième confinement (30 octobre, 15 décembre), s’apprêtaient déjà à baisser le rideau pour un mois, quand, hier matin, les déclarations du porte-parole du gouvernement ont semé un peu plus la confusion. « Les coiffeurs pourront rester ouverts », a déclaré Gabriel Attal.
Injuste
Les salons de coiffure azuréens, fermés les week-ends depuis trois semaines, ont donc, dans la précipitation rouvert leur carnet de rendez-vous du samedi et rappeler à la hâte leurs salariés. Et nous ? se sont légitimement interrogés les instituts de beauté.
« L’accueil téléphonique de la chambre des métiers et de l’artisanat des Alpes-Maritimes n’a pas cessé de sonner », rapporte JeanPierre Galvez, son président, « en colère ».
Au bout du fil, des chefs d’entreprise exaspérés qui veulent des réponses que la chambre consulaire, en attente de la publication du décret, n’est pas en mesure de leur apporter.
« Certains se retrouvent avec des stocks importants qu’ils seront obligés de jeter. Que dire aux salariés ? Les chefs d’entreprise pilotent à vue depuis un an. Ne pas avoir de perspective impacte le moral et casse l’esprit d’initiative », s’agace Jean-Pierre Galvez.
Incompréhensible
« Cette décision était justifiée il y a un mois, lorsque nous étions à un taux d’occupation de 145 % des lits de réanimation, regrettait jeudi soir le Pr Carole Ichai, cheffe du pôle anesthésie réanimation au CHU de Nice. Comment comprendre qu’elle soit prise aujourd’hui, alors que les indicateurs ne sont pas plus graves. Voire évoluent plutôt favorablement, avec une incidence en légère baisse ».
Inefficace ?
Ce nouveau tour de vis, avec les sacrifices qu’il engendre, sera-t-il efficace ? Ils sont plusieurs à en douter. « Il suffit d’avoir une attestation sur soi et on peut sortir autant de temps que l’on souhaite. Je n’appelle pas ça un confinement », réagit Margaux.
Incohérent
« Après avoir traqué et matraqué à coups de 135 euros les gens sur les pelouses, dans les parcs et jardins, sur la plage, sur les pistes de ski, les marchés, les terrasses on nous explique que l’arme anti-Covid absolue c’est de vivre en plein air », dénonce Yann.
« Confiner sans enfermer », selon la nouvelle formule du gouvernement, un équilibre difficile à trouver.
MATHILDE TRANOY mtranoy@nicematin.fr