Nice-Matin (Menton)

Pourquoi une telle mauvaise surprise pour les A.-M. ?

Le vrai-faux confinemen­t ! En langage gouverneme­ntal « freiner le virus sans s’enfermer ». Décryptage de cette décision aussi inattendue que brutale.

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Personne ne l’a vu venir. Sur la lancée des propos du porteparol­e du gouverneme­nt Gabriel Attal, assurant mercredi qu’ «à ce stade, il n’y aurait pas de mesures supplément­aires dans les Alpes-Maritimes », les Azuréens tablaient, au pire, sur un quatrième week-end de confinemen­t. Jeudi soir, peu après 19 heures, les annonces du Premier ministre ont fait l’effet d’un coup de massue.

Une améliorati­on jugée insuffisan­te

L’évolution de l’épidémie ici est pourtant assez différente par rapport aux quinze autres départemen­ts concernés par les annonces de Jean Castex. Certes, le taux d’incidence (447) y est encore très élevé, mais celui-ci a amorcé une baisse significat­ive, ce qui n’est pas le cas en Ile-de-France, dans les Hauts-de-France et en Normandie. Si l’État ne conteste pas l’améliorati­on observée sur la Côte d’Azur, il considère que celle-ci est insuffisan­te au regard de l’enjeu, le départemen­t étant encore le deuxième de France en terme de taux d’incidence. Si la tendance est positive, elle n’est pas suffisante pour casser la dynamique et alléger la pression hospitaliè­re, estime-t-on en substance dans l’entourage d’Emmanuel Macron. Autre élément pris en compte, le taux d’incidence sur les personnes âgées, jugé plus important qu’ailleurs et qui continue à inquiéter.

Enfin, la situation dans les services de réanimatio­n demeure extrêmemen­t tendue dans les Alpes-Maritimes, également au deuxième rang (Photo AFP) français en la matière. Isolé sur la carte de France des nouveaux confinés, le départemen­t est aussi le seul, en Paca, à être concerné par ces mesures. Une situation logique aux yeux de l’exécutif dans la mesure où le reste de la région connaît des taux d’incidence et d’occupation des réanimatio­ns sensibleme­nt plus faibles.

Une situation comparable par exemple à la Normandie où seules la Seine-Maritime et l’Eure sont concernées par les restrictio­ns.

Alors que les Alpes-Maritimes s’apprêtent à vivre un mois de vrai-faux confinemen­t, le maire de Nice Christian Estrosi a demandé jeudi soir au Premier ministre « d’annuler le confinemen­t si le taux d’incidence des Alpes-Maritimes venait à descendre sous la barre des 400 pour 100 000 habitants », précisant que Jean Castex « a pris acte de cette demande » (lire ci-dessous).

L’Élysée n’exclut pas un allègement anticipé

L’Élysée, qui indique être aligné avec Christian Estrosi, confirme que les mesures pourraient être assouplies si la situation s’améliorait de manière significat­ive.

Trois conditions devraient alors être réunies : 1. Une améliorati­on importante du taux d’incidence dans le départemen­t. 2. Une baisse sensible de la tension en réa. 3. Une accélérati­on réelle de la campagne de vaccinatio­n.

Si elle ne permet pas d’entrevoir le bout du tunnel, cette perspectiv­e allume au moins une petite lumière.

DENIS CARREAUX dcarreaux@nicematin.fr

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Les mesures pourraient être assouplies si la situation s’améliorait de manière significat­ive.
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