Bibliothèques, aquariums, contact avec l’au-delà… l’autre vie des publiphones
Il y a 20 ans, la France comptait quelque 300 000 cabines téléphoniques. Aujourd’hui, il n’en reste plus que 87 en état de fonctionner, dont une seulement dans le département voisin des Alpes-Maritimes. « Ces cabines se situent pour l’ensemble dans des zones blanches, ces territoires non couverts par un réseau mobile », confie-t-on du côté de l’opérateur Orange.
Des mini-bibliothèques en France La fin de vie des cabines téléphoniques, actée par la loi Macron en 2015, suit donc son cours en France. Certaines sont cependant parvenues à échapper à ce destin. À Gattières, par exemple, une habitante du village avait eu l’idée de créer un « hôtel des livres » au coeur de la cabine désaffectée de la commune.
Chacun était libre de prendre ou d’y apporter des ouvrages, des CD ou des DVD. Plusieurs communes françaises ont ainsi recyclé leur vieille cabine. C’était le cas par exemple à Guillaumes et au Tignet dans les Alpes-Maritimes ou encore Salernes et Puget-sur-Argens dans le Var.
Des aquariums à Nantes et au Japon
Plus original : la cabine téléphonique aquarium. On la doit à l’artiste Benedetto Bufalino dans le cadre de l’exposition urbaine Voyage à Nantes en 2016. Les curieux pouvaient y admirer quelque 70 poissons tropicaux.
L’artiste avait déjà réalisé cette opération entre 2007 et 2013 dans plusieurs villes comme Lyon, Biarritz ou Londres. Au Japon aussi, la cabine aquarium avait inspiré un collectif d’artistes baptisé « Kingyobu ». L’installation avait été présentée dans la ville d’Osaka en 2012.
Des bornes wi-fi à New York
Aux États-Unis, la ville de New York a décidé de coller aux nouveaux usages en lançant un grand projet de remplacement des publiphones par des bornes wi-fi multifonctions. Baptisé LinkNYC, le projet avait été porté en 2012 par le maire d’alors, Michael Bloomberg.
La France avait tenté de reprendre l’idée. Pendant un temps, Orange s’était lancé dans la construction de cabines nouvelle génération, avec connexion internet, écran tactile et géolocalisation. Un tel engin avait vu le jour sur les Champs-Élysées, mais ce fut un flop.
Une porte pour communiquer avec les morts au Japon
À Otsushi, dans le nord du Japon, une cabine téléphonique a été installée au milieu de nulle part. Nommée « la cabine du vent », elle a valeur de confessionnal et permet de s’adresser aux morts de la catastrophe de Fukushima, dont le Japon a commémoré les 10 ans le 11 mars dernier. Comme un lieu de pèlerinage.