Le Pays des Paillons peut-il exploser ?
Tensions entre maires, « manque de respect », pas d’avenir... Plusieurs villages réfléchiraient à quitter la communauté de communes pour rejoindre une autre intercommunalité.
La Communauté de communes du Pays des Paillons (CCPP) vit une période très compliquée. Plusieurs maires font état de tensions au sein de la collectivité qui regroupe treize communes (Bendejun, Berre-les-Alpes, Blausasc, Cantaron, Châteauneuf-Villevieille, Contes, Drap, L’Escarène, Lucéram, Peillon, Touët-de-l’Escarène, Peille, Coaraze). Certains élus s’interrogent sur son dynamisme et ses projets d’avenir alors qu’ils pourraient se tourner vers la Communauté d’agglomération de la Riviera Française (CARF) ou la Métropole Nice-Côte-d’Azur (NCA). Cette « communauté de destin » serait-elle sur le point de se désintégrer ?
Blausasc affiche son envie d’ailleurs
Un scénario qui a tout de plausible. Michel Lottier, le maire de Blausasc, a affiché son intention « d’étudier la sortie » de la collectivité via un post Facebook dimanche 21 mars. « On étudie la possibilité de partir et il n’y a pas que nous », lance l’élu Les Républicains (LR). « L’ambiance qu’il y avait avant a disparu, ça manque de respect et je ne la comprends plus. On m’a dit que je faisais du chantage. On ne peut plus s’exprimer. Je n’arrive plus à saisir le comportement de certains. » Au-delà du conflit de personnes, Michel Lottier reproche un manque de dynamisme à la collectivité de la vallée du Paillon : « Je trouve que la CCPP est en perte de vitesse, elle n’est plus dans l’air du temps ».« On n’a pas d’objectif pour le futur, charge l’édile. On nous dit budget, budget, budget, mais on est une communauté d’entraide. On est d’accord que notre argent participe à aider les autres mais aujourd’hui, on ne voit plus rien. » Car le maire de Blausasc est confiant dans l’avenir de sa commune qu’il considère comme ayant une « force de frappe importante » du fait d’être la seule de la CCPP à avoir un industriel important sur son territoire (Vicat) au moment où Lafarge quitte Contes . Il regrette ce qu’il considère comme de la « jalousie »de la part d’autres mairies qui traite Blausasc de « commune riche ». Pour lui, le futur pourrait se situer à l’est et au sein de la CARF, notamment pour garder « la maîtrise des employés » mais aussi parce qu’ « on correspond plus à notre territoire ». Et il assure : « Ona eu plusieurs réunions ». Pourtant, « tout peut s’arranger », confie Michel Lottier. « Mais pour que tout s’arrange il faut qu’on discute honnêtement ».
À Drap, on s’interroge
« C’est sur la table. » Robert Nardelli, le maire sans étiquette (SE) de Drap, l’avoue lui aussi quand le départ de la commune de la CCPP est évoqué. Si rien n’est décidé, il avance deux questionnements qui sont vitaux pour continuer au sein de la Communauté