Nice-Matin (Menton)

Une autre « butte » sous-marine contre les vagues

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Dans une autre phase, la Carf a un projet de création d’une autre « butée de pied sousmarine » au-delà de l’épi du Borrigo, et jusqu’à la limite de Roquebrune Cap Martin, au niveau de l’esplanade Jean Gioan.

« Le but, c’est de créer en même temps sur ce linéaire une plage de 14 mètres de large, révèle Jean-Claude Guibal. Car nous n’en avons pas à cet endroit. Or, c’est toujours là que nous avons des problèmes, que le mur de soutènemen­t de la route et le trottoir sont attaqués, subissent des fouillemen­ts… Nous sommes régulièrem­ent obligés de fermer la route pour protéger les personnes ».

Et d’estimer : «Làoùilya des plages, il n’y a pas ou peu

Réunion de chantier, hier.

de dégâts ».

Franck Compagnon, directeur de travaux du Smiage, confirme : « Plus la plage est grande, avec une montée progressiv­e, plus la vague est freinée. (Photo Y.D.)

Et de plus, elle reviendra moins violemment, donc elle n’emportera pas tout… » Mais l’affaire est délicate. Parce qu’il s’agit d’un tout nouvel ouvrage. Et que des espèces protégées se trouvent tout près.

« Comme il s’agit de la création d’un tout nouvel ouvrage, c’est beaucoup plus délicat qu’une simple réhabilita­tion » expose Isabelle Monville, responsabl­e Gemapi de la Carf. « Il est plus difficile d’obtenir les autorisati­ons de l’État ».

Espèce protégée

D’autant que des Cymodocées, plantes à fleurs marines protégées, se trouvent près du bord.

« Mais ce projet étant nécessaire dans le cadre de la compétence Gémapi de la Carf, pour protéger ce tronçon de littoral, nous avons trouvé des solutions ».

Impossible de construire la digue sous-marine à 90 mètres du rivage. « Nous avons donc dû, dans le projet, la rapprocher, pour préserver les cymodocées. Et du coup, créer un enrochemen­t contre le mur de la route, la distance étant réduite entre le moment où la vague sera cassée et le rivage » indique Franck Compagnon.

« Ça impacte quelques mètres carrés de cymodocées informe Isabelle Moinville. Mais nous proposons de réimplante­r ces cymodocées un peu plus loin. Par ailleurs, nous proposons d’autres mesures compensato­ires, notamment d’interdicti­on de mouillage, ou encore l’implantati­on de récifs artificiel­s, tout le long de notre littoral. Comme nous l’avons déjà fait au port de Garavan, où des structures métallique­s en forme d’oursins géants ont été immergées il y a quelques mois… » Le dossier est en cours d’étude devant la Dreal.

Projet aux Sablettes

Tout comme un autre projet pour protéger la plage des Sablettes, à l’Est, avec la création d’une digue sousmarine face aux plages privées et la modificati­on de l’épi situé entre les plages privées et publique. Le but sera aussi d’offrir de la profondeur à la baie, afin d’éviter la proliférat­ion d’algues colorées.

Si le feu vert de l’État intervient, les travaux pourraient s’étaler de 2022 à 2024.

Y.D.

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