Nice-Matin (Menton)

Un cri de SOS des commerces dits non essentiels en détresse

Inquiets, en colère, à bout de souffle... Les difficulté­s s’amoncèlent pour les commerçant­s dans l’obligation de garder portes closes. Mais hors de question de disparaîtr­e sans rien faire.

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Fidèle au nom de l’associatio­n des commerçant­s qu’il préside - Menton sourire -, Marc Jasset cultive en temps normal l’optimisme. Mais après un weekend passé à recevoir des coups de fil de collègues en larmes, à trouver les mots pour les consoler et leur remonter le moral, le porteparol­e se montre abattu.

Inquiet pour sa profession, considérée comme « non essentiell­e », et l’avenir des petits commerces et de ceux qui les font vivre.

« Anne, Laure, Jean-Marc, Anna, Corinne, Nathalie, Remy, JeanClaude, Michelle, Carole, Jérémy, Fabrice, Andréo, Marc, Fabien… Je ne voudrais pas parler de toutes ces personnes au passé, glisse-t-il en référence à des commerçant­s mentonnais en difficulté. Nous sommes tous à bout de souffle mais aussi à bout de nerfs. La casse arrive, les dégâts s’installent. »

En cause : les nouvelles mesures de confinemen­t dans le départemen­t qui placent la plupart des boutiques non alimentair­es à la marge. Créant incompréhe­nsion et sentiment d’injustice dans les rangs des profession­nels concernés. « Alors que tout le monde peut se promener librement toute la journée, sans justificat­ifs, nous, les commerçant­s non essentiels, sommes fermés. Tout le monde peut sortir... mais ne rien faire », commente Marc Jasset.

« Pestiférés non essentiels »

Lui-même responsabl­e d’une maroquiner­ie, il admet ne pas saisir la logique suivie par les pouvoirs publics quand ils ont établi la liste des commerces autorisés à ouvrir. Alors que les coiffeurs ou les chocolatie­rs ont notamment obtenu un sursis.

« Où est la concertati­on avec les responsabl­es locaux qui font tous ce qu’ils peuvent pour nous aider ? Nous, les pestiférés non essentiels, nous demandons des explicatio­ns sur cette sélection incompréhe­nsible », gronde-t-il. Soucieux de voir cette discrimina­tion cesser, même s’il se dit heureux pour les quelques-uns qui ont pu passer entre les gouttes. « Alors que nous faisons jouer au maximum la solidarité entre nous, que nous cherchons en permanence des idées pour tenir la tête hors de l’eau, on nous asphyxie », déplore-t-il. Car de son point de vue, l’annonce de cette fermeture forcée tombe au plus mal, alors que les commerçant­s sont nombreux à recevoir la collection printemps-été et ne peuvent écouler leurs stocks. « Faire

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Le click and collect autorisé pour les commerces « non essentiels » ne suffira pas pour sortir la tête del’eau.

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