Élections municipales annulées à Carros : le maire fait appel
Le maire de Carros n’a pas dit son dernier mot. Alors qu’il est élu depuis juin, Yannick Bernard vit son tout premier mandat avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Son prédécesseur, Charles Scibetta, aujourd’hui tête de liste de l’opposition « Poursuivons le nouvel élan », a formulé un recours devant le tribunal administratif de Nice, dès l’annonce des résultats. Le jugement a été rendu le 24 février : le tribunal réclame l’annulation des élections municipales. Yannick Bernard vient de faire savoir qu’il allait interjeter appel et contester cette décision devant le Conseil d’État.
« Nous payons le faible écart de voix »
Dans le recours de Charles Scibetta : sept griefs. Celui retenu en premier lieu par le tribunal administratif : la parution du Ficanas carrossois. Ce journal satirique et anonyme a publié quatre tracts marins pompiers de Marseille, trois quartiers de Nice sont encore dans le rouge : Carras/Fabron à l’ouest, tout comme Bon Voyage et L’Ariane à l’est. Mais en réalité, (Photo Frantz Bouton) comparé aux relevés antérieurs, la situation s’est améliorée dans d’autres secteurs de la ville. C’est le cas notamment à Las Planas et à Gambetta qui étaient la avant le second tour. Le bilan de mandat de Charles Scibetta y est malmené. Selon l’ancien maire, ces accusations ont pu altérer la sincérité du scrutin. Et le tribunal administratif est allé dans son sens.
« C’est un motif injuste et injustifié », a déclaré Yannick Bernard, dans un communiqué de presse adressé à Nice-Matin. L’élu maintient que lui et son équipe restent « complètement étrangers » à ces publications. « Avec mes collègues élus, nous avons le sentiment que la décision du tribunal nous fait simplement payer le faible écart de voix. » Yannick Bernard a, en effet, ravi la mairie avec 31 petites voix.
S’il a choisi de faire appel, c’est parce qu’il reste convaincu « d’être dans le vrai ». Alors que, pour lui, Charles Scibetta « est animé par la rancune, l’aigreur et la frustration ». « Pas une seule fois il ne s’est remis en question et n’a cherché à comprendre sa défaite, regrette le maire, il est dans une polémique permanente. »
D’ « autres problèmes à gérer »
Si Yannick Bernard l’emporte devant le Conseil d’État, le juge devra quand même analyser les autres griefs formulés dans le recours de Charles Scibetta. Le nouvel édile se dit prêt à retourner en campagne s’il le fallait. Mais il précise vouloir se concentrer désormais sur les « préoccupations quotidiennes des Carrossois » et sur le premier budget de son équipe, voté le mois prochain en conseil municipal. « Le recours de Charles Scibetta, ce n’est pas ça qui m’empêche de dormir la nuit. Ce qui me tient éveillé, c’est la crise sanitaire et tous les autres problèmes à gérer dans la commune. »
ORNELLA VAN CAEMELBECKE ovancaemelbecke@nicematin.fr