La situation se dégrade partout en France
Alors qu’Emmanuel Macron promet d’accélérer la vaccination, le Rhône, l’Aube et la Nièvre sont à leur tour en situation critique et pourraient rejoindre les 16 départements déjà confinés
Le gouvernement compte placer trois départements supplémentaires, le Rhône, l’Aube et la Nièvre – mais toujours pas le Var –, dans la liste des départements soumis à des mesures de freinage renforcées, qui en comptait seize jusqu’ici, a annoncé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, pour tenir compte de l’aggravation de la situation sanitaire dans ces zones.
« Des concertations » ont eu lieu hier après-midi « pour placer ces départements » sous régime renforcé, a-t-il précisé, alors que le taux d’incidence dans le Rhône, et notamment à Lyon, approche la barre des 400, à 383 pour 100 000 habitants, et atteint 329 dans la Nièvre et 445 dans l’Aube, selon Santé Publique France.
Le porte-parole a répété qu’il y aurait « deux semaines de gros temps à venir » et que « face au danger pour les Français comme pour notre système de santé, nous agissons en prenant des mesures de freinage fortes, exigeantes [...] et en tenant compte des disparités entre les territoires ».
Il a aussi assuré que les mesures renforcées -- qu’il a récemment refusé d’appeler confinement – étaient « des mesures équilibrées, des mesures logiques, des mesures de bon sens et des mesures efficaces si elles sont pleinement appliquées ». Mais, a-t-il reconnu, « le virus s’engouffre dans les brèches que nous lui laissons », en citant en particulier les rassemblements privés et les espaces de travail, où le télétravail n’est pas assez appliqué.
Le monde médical en colère
Face à la saturation des services hospitaliers, une partie du monde médical gronde. « On marche sur la tête avec des mesures qui sont complètement (Photo AFP) déconnectées de la réalité », a estimé, hier, sur CNews le professeur Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Tenon à Paris, dénonçant la fermeture de l’activité opératoire pour soigner des patients atteints de la Covid.
En Île-de-France, le semi-confinement est une mesure « hors temps ». « Je ne vois pas comment ça peut freiner... On va dans le mur », a-t-il estimé, appelant l’exécutif à «nepas perdre le lien avec le terrain, et se méfier aussi de l’opinion publique ».
Vers un reconfinement national ?
Lors de la séance des questions au gouvernement, hier après-midi au Sénat, le Premier ministre Jean Castex a indiqué que le gouvernement maintiendrait la stratégie territorialisée « autant que cela sera possible », mais a mis en garde sur un éventuel durcissement des mesures « selon l’évolution de la pandémie ».
Les rassemblements de plus de personnes interdits à l’extérieur
Nouveau tour de vis pour empêcher les attroupements à l’extérieur: les rassemblements de plus de six personnes en extérieur sont interdits sur tout le territoire, afin de tenter de freiner la propagation du virus de la Covid-19, a précisé, hier soir, le ministère de l’Intérieur. Cette interdiction sur laquelle Gérald Darmanin a sensibilisé l’ensemble des préfets dans un télégramme mardi soir, ne s’applique pas seulement aux 16 départements concernés par les restrictions supplémentaires.
Paris : les passagers positifs à l’isolement
Les personnes testées positives à la Covid-19 à leur arrivée dans les aéroports parisiens pourront être placées à l’isolement, selon un décret du ministre de l’Intérieur présenté, hier, en Conseil des ministres.
Gabriel Attal tacle AstraZeneca
S’agissant de la livraison de vaccins, le laboratoire AstraZeneca a tenu en « quasi-intégralité » ses engagements « avec la Grande-Bretagne mais pas avec l’Union européenne » . C’est une situation «totalement inacceptable », a dénoncé, hier, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. « L’Union européenne ne sera pas le dindon de la farce de la vaccination », a-t-il insisté à l’issue du Conseil des ministres, rappelant qu’un « stock de près de 30 millions de doses a été identifié à l’occasion d’une inspection » en Italie.
Pharmacies : , million de personnes en attente de vaccin
Environ 1,4 million de personnes sont inscrites sur des listes d’attente dans les pharmacies pour se faire vacciner contre le Covid19, en majorité entre 55 et 74 ans, avec des comorbidités, selon l’Union syndicale des pharmaciens d’officine (Uspo), qui s’appuie sur un sondage.